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les arbres n'ont pas de regret - Page 5

  • Elle ne sait pas...

    Elle ne sait pas,

    elle ne sait plus,

    si la seconde, si la minute

    IMG_4828.jpg

    va rompre l’éphémère,

    si ça va revenir

    avec le silence,

    si les mots baladés,

    bafouillés seront emportés

    dans le ressac des regrets

    Elle ne sait pas

    elle ne sait plus

    si l’instant d’oubli

    peut s’entrelacer

    de mystères sombres 

    et s’ abandonner

    un soir de vent

    ou un matin de ciel d’enfance

    au loin de la cacophonie terrestre

    Elle ne sait pas

    Elle ne sait plus

    Mais

    elle esquissera un sourire

    au retour du miraculeux après

    et immortalisera l’instant

    au rythme des abandons passés.

     

     

    (illustration Maria D)

  • Le Pont Mirabeau

    images_1024.jpgSous le pont Mirabeau coule la Seine
                Et nos amours
           Faut-il qu'il m'en souvienne
    La joie venait toujours après la peine
     
         Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure
     
    Les mains dans les mains restons face à face
                Tandis que sous
           Le pont de nos bras passe
    Des éternels regards l'onde si lasse
     
         Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure
     
    L'amour s'en va comme cette eau courante
                L'amour s'en va
           Comme la vie est lente
    Et comme l'Espérance est violente
     
         Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure
     
    Passent les jours et passent les semaines
                Ni temps passé 
           Ni les amours reviennent
    Sous le pont Mirabeau coule la Seine
     
         Vienne la nuit sonne l'heure
         Les jours s'en vont je demeure

     

    Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

  • Bouleversée.

    P1030780.jpegElle a entendu son cri,  elle entend sa douleur quand il pleure de l’intérieur.

    Elle est partie.

    Elle s’est éloignée de ses proches, si proches

    de sa famille de sang, de cœur, d’esprit et de combat.

     

    Il ne sait plus que dire sinon qu’elle est partie et pourtant tellement ici

    et encore…

    Il ne veut pas entendre qu’il ne la reverra plus.

    Il clame des mercis pour un hommage offert qui lui ressemblait

    à la première seconde du petit matin de ce samedi maudit

    à l’aube porteuse d’un petit espoir de ce dimanche d’après.

    Il pleure le manque infiniment, effroyablement, irréparablement et ….. improbablement

     

    Elle est partie son manteau de peau à la main mais sa vie à nos pieds puisqu’elle est en nous et pas prête à se perdre.

    Une amie est partie  

  • Tu leur fredonneras...

    images.jpeg

    Tu ne leur diras pas 

    la dérive des jours de glace,

    la tourmente des temps sans grâce.

    Tu ne leur diras pas quand le cœur sursaute au tapage des barbaries  qui s’écrivent au couteau

    Pour que la tête à l’envers ils trouvent la lumière

    et entendent les murmures du silence.

  • S'éloigner et revenir...

    oeil 1_1024.jpgCe serait-elle habituée aux saisons qui s’écoulent dans ses veines, mi révolte mi langueur monotone… cognant la porte de son cœur, raturant les émois de son âme,

    arrachant parfois une larme dérisoire de son regard épris d’horizon, provoquant les frissons de miel de la déraison qui enfante le silence?

     

    S’éloigner et revenir, marquer une pause et se laisser porter par le rêve du vent que pour mieux sentir s’envoler les jours brûlés des souvenirs, les griffures de sang qui maculent sa peau.

    Pointer les petits bonheurs dans les herbes folles et reprendre la plume légère arrachée aux racines des mots dans le souffle de la nuit étoilée

    (illustration Maria D.)

     

  • Elle s'éloignera...

    Unknown.jpegElle s’éloignera du jour, emportée par le vent le temps d’estomper les traces de leurs pas  qui ont marqué le sable chaud des féroces combats.

    Elle atténuera leurs plaintes  accrochées à leurs basques comme autant de trahisons sur la lame tranchante aux résidus de leurs souffles de vie.

    Elle leur murmurera des promesses de mots à l’encre des audaces comme autant de gouttes d’éclat de lumière et d’apaisement sur la pierre restée intacte.

    La nuit s’enroulera au creux de leurs reins pour de nouveaux décors où la parole s’exténue sur les défaites où le désert accueille le souvenir de la tendre caresse, la plume d'étoiles flottant au vent léger du silence infini.

  • Et le désert...

    DSC02092-1.JPGElle les observe qui émiettent leurs peines, une à une dans un silence déconcertant.

    Elle les regarde qui égrainent leurs doutes, leurs peurs avec une patience redoutable.

    Ils avancent à pas frileux rongés par la méfiance, reconstruisent pierre par pierre balayant leurs erreurs, décortiquant le moindre indice de leur histoire de vie, cherchant les moindres traces qui les ont fait faillir et fuir.

    Elle les accompagne sur le fil tendu des équilibres fragiles la main tendue aux promesses, loin des hostilités ravageuses.

    Elle leur sourit de l’autre rive pour transformer leurs larmes qui tombent, en perles d’étoiles emportant les absences qui les ont meurtris.

    Elle leur murmure qu’ils ne sont pas fous qu’ils peuvent attendre encore la caresse du vent et la douceur des temps de l’enfance.

    Et le désert....

  • Le verbe...

    femme-arbre.jpg

    D’un rêve à l’autre

    D’une rive à l’autre

    D’un verbe à l’autre

    Préférer étreindre

    Plutôt qu’éteindre

    Choisir le partage

    Renier le saccage

    Chasser la tourmente

    Poser les mots

    Autre passion

    Autre rage

    Apprivoiser le monde

    Ecrire pour être au monde

    Vaincre l’opacité

     

    Ecrire la sensation

    Maintenir l’histoire dans l’oubli

    Trouver les portes

    qui ferment comme ultime protection.

  • Plier et déplier...

    memoire.jpg

    Ils ont buté dans leurs rêves,

    se sont égarés dans des ciels d’orage,

    Et le visage pâle 

    ont plié et déplié leurs blessures

     

    Ils ont crié la fin du monde

    Que pour mieux se rendre

    Pour apaiser leur nuit

    au vent des hasards.

  • Tu es là...

    43852901larmes-1-jpg.jpgTes larmes ne servent à rien, elles se suffisent à elles-mêmes, en s’offrant au silence accroché à tes rêves engloutis.

    Elles humectent au fil du temps le papier froissé caché sous tes paupières mi-closes, elles font le lit de tes souffles d’hier et d’aujourd’hui, tes frissons sous ta peau.

    Tes mots ne servent à rien, ils se suffisent à eux-mêmes en peuplant la page blanche des absences recroquevillées entre les lignes tendues de tes obstinations.

    Mais voilà, il y a des jours, des nuits, des éclats de rire, des ailleurs des pas qui  résonnent sur des quais de gare, des trains en partance, des refuges à panser ses blessures et le sens que tu y mets pour dire que tu es là.

  • ...Se répétaient-ils...

    3 heures.jpg

    Le temps se presse, le temps s’avance mais l’heure s’attarde

    à l’ombre des minutes

    qui s’impatientent

    volant un peu plus tes silences

    accrochés à tes basques.

    Le temps se presse, le temps s’avance

    et entrave les moments

    où tes yeux portent l’évidence de tes secrets.

    Le temps se presse, le temps avance

    et tu découvres l’horizon d’un au-delà

    foisonnant de complaisances et de pardons.

    Pas une seconde à perdre,

    pas un mot retenant la main,

    pas une seconde à essuyer la larme amère

    qui infiltre tes désirs.

    La vie fera le reste,

    la vie fera le don, armes et poings sous le matelas.

    Sur des terres démunies,

    ils avaleront poussière d’indifférence,

    suant de vœux par milliers

    pour fredonner des mots désabusés.

    La vie fera le reste

    sur des partitions griffonnées qui se jouent d’à coups

    sans accord avec des notes à genou

    se répétaient-ils.

  • Ils avaient signé....

     

     

     

    dos à dos2.jpgIls avaient signé un oui en coin de page, pour que l’orgueil n’ait pas le dernier mot.

    Ils se sont sentis vidés des espoirs gonflés sous leurs paupières.

    Coupables de n’avoir voulu entendre ou d’avoir trop su, d’avoir tout vu.

    Coupables d’étreindre la solitude que pour mieux l’étouffer, la stranguler.

    Coupable d’avoir admis que l’amour avait été plus fort que tout.

    Coupable d’avoir omis que l’erreur pouvait tricher l’histoire, gruger des vérités dépouillées de sens par le temps et ses mouvances.

    Ils avaient tenté d’étendre les mots, de ceux qui ont du talent  pour des traces posthumes  comme pour courtiser les blessures sur des lignes de fortune…

     


     

  • .../...

    ciel.jpgIls s’étaient dits pour ne pas avoir à dire.

    Ils se disaient ce qu’ils ne pouvaient dire.

    Ils accrochaient leur pas aux voyages prometteurs et couraient toujours pour se sentir moins vulnérables aux pierres anguleuses écorchant leur destin.

    Ils se tenaient debout, pieds nus sur l’indifférence, sans vacillement  ni défaillance pour oublier leur avidité déchue.

    Ils se sentaient  portés par un souffle d’utopie,  à l’abri de la vague déferlante…

  • Recommencer

    partir.jpgApprivoiser le temps s’étaient-ils dit sans crainte et sans remord et s’endormir au creux de la vague qui les emportera.

    Ne pas craindre les frontières et les terres inconnues. Se coucher et se laisser bercer par le chant du vent qui fait courber les herbes folles  des blessures aux couleurs délavées.

    Construire, pierre par pierre un château de cristal où se propage l’insolente lumière des innocences et vivre les  jours sucrés pour s’émerveiller encore.

    Recommencer comme une première fois sans impatience ni essoufflement à se frayer le chemin des lendemains réconciliés.

  • Tout pour rien...

    imagesCATC5N6Z.jpgIls  avaient fière allure dans leur habit satin,

    pour un ultime voyage,

    pour un ultime pari,

    détachés de tout.

    Tout ce qui entravait leurs ailes  

    Tout ce qui les clouait à terre

    Tout sur des images calcinées

    et maintenant dispersé,

    brûlé à la flamme des regrets.

    Quelques gouttes d’or dans une eau claire

    Quelques murmures fredonnés

    Quelques prières pour faire chanter  le temps,

    un autre temps aux vapeurs d’apaisement

    Quelques larmes de tendresse

    et entendre  conter les absences

    aux espoirs triomphants.