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les arbres n'ont pas de regret - Page 7

  • Ne te détourne pas...

    il y a1.jpgNe te détourne mais étends les mots comme on étend du linge à l’abri des rafales,au fil des lignes  des possibles.

    Ne te détourne pas  et dresse les étendards aux couleurs des révoltes.

    Les mots sont tendus, tantôt libérés tantôt retenus mais toujours à la barre des émotions  déferlant sur les grains de la page blanche.

    Ne te  détourne pas puisque tu  as signé l’indicible voire l’invisible logés entre l’erreur et raturés à l’encre de tes yeux, à la plume des heures défiant tes trop à terre.

    Ne te détourne pas  de ce que tu  as toujours su, toujours été et toujours eu, au gré des amertumes qui s’encollaient à tes pas englués.

    Ne te détourne pas  pâlir n’est pas frémir mais toujours  mieux que se taire

    Ne te détourne pas  pleurer n’est pas trahir

    Ne te  détourne  pas aimer n’est pas mourir  juste  une faille à la raison qui se poudre d’utopies…

    (Peinture de Maria D)

  • Quand la mémoire s'expose

    mémoire.jpg

    Une tache de sang sur sa paupière close

    Un visage posé, un grelot de pierre

    dans une paix apparente

    un ciel serein, des nuages flottants

    Juste une blessure sur la tempe

    Et la mémoire exposée au cabinet des curiosités

  • Ne te retourne pas...

    il y a 4.jpgNe te retourne pas, écrire est si fragile et  les mots si puissants dans la blessure qui saigne,

    si dérisoires dans le combat d’une virgule  avec  un point qui n’aura de final que le fond d’une corbeille à papiers.

    Ne te retourne pas sur la ligne de crayon en équilibre précaire où les mots se déplient du coin de la page froissée dévoilant la déchirure à l’encre jaunie.

    Ne te retourne pas quand le mot s’épreuve pour des esquisses blanchies aux émotions nouvelles qui accompagnent tes pas à pas comptés.

     

    (illustration Maria D.)

  • Emportés par le vent....

    le vent l'emportera.jpgElle a déposé sa voix qui grondait les orages et reposé son âme à l’abri des naufrages.

    Elle a figé son corps dans les plis de ses rêves  pour ne plus taire sa peau, au port du silence.

    Elle a posé  son cœur aux battements saccadés que la main rythme, aux notes des absences.

    Elle a consulté la nuit et recouvert ses jours

    de poussières du passé.

    Elle a balayé le temps de ses mots retenus , des baisers offerts aux draps froissés par ses fidèles combats

    et emportés par le vent.

  • et le corps...

    images.jpgEt le corps s’immobilise sur un quai désert où s’éloigne une silhouette aux pas métalliques au regard fixé sur le cadran blanchi d’illusions, perles de larmes et d’étoiles ruisselantes

    Et le corps se fige pour se revêtir d’oripeaux éphémères à l’ombre des espérances, au pied du mur que la main effrite dans un geste dérisoire pour arrêter le temps.

  • ...Et la main trace

    apollinaire.jpg….Et la main trace

    le chemin du silence entre deux rives, entre deux vies, mi-figue mi-raisin, mi-ombre mi-lumière.

    …Et l’esprit vagabonde pour s’écrire de hasards, de rires et de larmes, de rêves enlacés  aux chimères inavouées

    …Et le regard se penche sur le lit des oublis, dans les draps blancs froissés aux plis des luttes vaines qui s’étouffent à la nuit

    …Et la plainte grince au rythme du vent  qui bouscule la girouette, suspendue  au clocher d’une chapelle esquissée sur la page d’un cahier aux dessins raturés.

  • Elle a déposé son âme

    imagesCAZ68BTF.jpgElle a déposé son âme au seuil des imaginaires et les bagages au pied de son existence, le temps de tenir en cercle autour d’elle le fil des heures, l’ordre des mois, la chaîne des années et des mondes accrochés à son poignet.

    Elle a consulté d’instinct en s’éveillant le point de la terre qu’elle occupe et lu le temps des souvenirs qui la tiennent en otage et a renoncé à quitter la maison des oublis. Elle est restée là à attendre seulement que le monde s’offre à elle pour le démasquer et lui tordre le cou dans son indifférence.

    A l’aurore elle a attendu une aspiration à l’accomplissement de tautogrammes amusés mais à la nuit noire elle a nié sa naïveté à nouer le nœud de naguère  novice nue narratrice du néant.

    Le mystère est entre ses mains moites qui martèlent les méandres des minutes mortes dans un mouvement à la mémoire meurtrie.

  • Elle a déposé sa voix

    signer.jpgElle a déposé sa voix sur le papier depuis tant d'années et signé l’orage qui grondait sourdement pour conclure un temps des maux. Elle a balayé d’un coup de cœur les petits matins blêmes comme les nuits sans sommeil, les regards d’imposture qui se gravent désormais sous sa peau.

    Nue sur le papier c’est la décence qui s’écrit dans la souvenance à la cécité des avants qui s’amassent d’heure en leurres au pied des utopies quand la raison fait triste mine et se regarde dans un miroir sans tain.

    Défier encore la vie et maquiller l’erreur qui n’a d’humaine que la résistance plus forte que la douleur. Signer les ténèbres des beaux jours qui brandissent l’invisible, l’indicible qui s’affalent sur la toile effilochée.

     

  • La vie s'avance...

    imagesCAV9AQEL.jpgLa vie s'avance tirée par les mots enlacés qui se courbent aux résistances d'une mémoire en éveil.

    Les mots trébuchent sur des lignes brisées comme ils se déploient au gré du temps pour une ultime survivance aux heures passées des audaces dérisoires.

    Les ratures s'amoncellent sur des pages froissées pour y être brûlées aux flammes des nostalgies.

    Un mot puis un autre un point puis un autre et le silence en écho sur la toile de l'absence.

    Il est grand temps que tu t’éloignes, il est grand temps que tu t’abandonnes aux souvenirs des jours heureux mais avant…

    Invente-moi un réel accroché au fil du rêve flottant au vent des euphories qui assèche les heures troubles au grand air du présent

    Trace-moi un chemin qui éclaircit le temps à la lumière du jour nouveau.

     

  • Naviguer

    radeau.jpgNaviguer au loin, là où la vague sommeille au rythme des apaisements.

    Là où les sanglots  suspendus aux lèvres des innocences

    s’étouffent au creux des silences.

    Là où les cœurs se déclarent à l’enfance retrouvée

    Sans défaite ni combat.

    Là où les souvenirs se plient

    Aux indulgences entendues

    Là où se déploient les ailes d’un printemps enfanté.

  • La vie...une tentative d'essai

    memoire.jpgSa mémoire est le cimetière abandonné où, sans honneur, gisent les souvenirs d'un coeur battant la chamade au rythme des amours morts que seuls les mots visitent sur les lignes de fuite portant le deuil outragé.

    Quelques rêves dansent au dessus de ses nostalgies comme pour apprivoiser le silence qui s’est incrusté au fil du temps sous les semelles de ses pas funestes.

    La marche est longue, le voyage incertain sur l’embarcation de fortune qui s’est échouée sur des espaces ruinés où se ruminent des espoirs éphémères, des bonheurs qui sont autant de signes d’adieu adressés à eux mêmes.

    Seuls les mots s’éternisent sous l’écorce calcinée d’un arbre destiné à l’abattage qui étend  ses branches au vent des renoncements comme une ultime étreinte à l’ombre des absences.

    Chaque mélodie lui rappelle le chant des émotions anciennes portées par l’air du temps avec enthousiasme à la lumière aveuglante d’une insoutenable légèreté de l’être.

    Chacun de ses gestes imprime sur le buvard de l’enfance les traces des histoires rompues que les mots n’ont pu sauver des naufrages imprévus.

     

    mémoire.jpg

     

  • Elle n'avait pas les mots...

    vieille femme.jpgElle n’avait pas les mots faciles

    Ils  restaient à la frontière de ses lèvres.

    Elle se les appropriait lorsqu’elle jugeait qu’ils étaient bons à dire au monde de l’utile.

    Elle les avait laissés aux lettrés de son époque pour endosser ses indignations

    Pour exprimer  ses joies dans les murmures à peine perceptibles par ceux qui ne la connaissaient pas.

    Elle avait préféré les gestes de ses mains noueuses aux traces du temps, le regard empreint de sagesse et de lucidité.  

    C’était un cœur simple imprégné de silence, une berceuse d’antan qui  chasse les ombres des nuits à venir.

    C’était un personnage de conte,

    l’éternel accroché aux pages de l’enfance.

     C’était un cœur simple aux étreintes suspendues comme un linge froissé au fil du temps.

    Elle est partie  pour un long voyage, une larme d’adieu déposée en offrande.

    Elle avait 97 ans et elle n’avait pas les mots juste un cœur simple qui  les remplacera à jamais pour vivre.

  • Colère

    prison.jpg

    Tant d’indécence à déposer des borborygmes verbaux  et s’improviser une raison d’être  sous les applaudissements d’une meute avide de sensations fortes

    Tant d’indécence à déverser sur la nappe des humiliations la dernière goutte d’un vin madérisé

    Tant d’indécence à répandre son fiel sur le visage meurtri en criant victoire

    Tant d’indécence à réhabiliter la peine de mort et sa guillotine médiatique, le travail forcé et l’esclavage pour les nantis de la pauvreté.

    Tant d’indécence à étouffer les cris  pour des images  indignes  pulvérisées à la face du monde…..

    Tant d’indécence ……

  • Virtuelle vraiment?

    femme.jpg

    La rencontre s’est faite dans le silence construit comme une résistance aux poussières des combats.

    Les souffles étouffés  ont transporté les heures égarées aux promesses d’éternité sans lendemain.

    Des voix  lui parviennent derrière la vitre brisée qui s’ouvre sur un décor désertique révélant l’exil virtuel aux éclats d’indignation.

    Elle restera là, le livre posé sur ses genoux absorbée à lire les mots déposés  qui exercent une force sur son regard et  l’emportent pour  une complicité obstinée et paradoxale.

    Chacun des mots assemblés, chacune des phrases s’accompagnent d’autant de signes d’empathie, de signes de main se figeant aux interprétations hasardeuses, signes enveloppant la peau nue d’un voile de soie.

     Ils se dressent  tantôt inquisiteurs, tantôt  buveurs des vacillements pour des projections sur la paroi rupestre des solitudes dans une communication avec l’absence omnisciente.

    Elle s’efforce de garder l’œil ouvert  pour une vivacité accrochée à chacune des lignes, se sentant épiée par le mot lui-même et les images évocatrices.

    Rester au seuil du spectacle de la langue et rejoindre l’embarcation  de papier voguant sur l’eau des humanités qui  se déverse  au rythme des flux d’espoirs à venir sans arme et sans lutte futile.

  • Brisures...

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    Quelques gouttes d’eau ruissellent sur  ce visage livide, collé à la vitre qui s’est brisée aux  éclats de ses démesures.

    Elle est là et s’égare en cette morte saison à l’aube d’une nouvelle annoncée.

    Elle se souvient. Elle se revoit porter les pierres de vie, déposant  ses armes de papier à terre, le temps d’un abandon éphémère.

     Elle se souvient des temps anciens qui lui faisaient oublier sa raison d’être, elle, la collectionneuse de  vieilles pendules muettes et  accumulées au fil des coups de cœur, au fil des évènements projetés  sur l’écran de sa mémoire.

     Elle entend cette voix assourdie  par la pudeur et crucifiant les rêves condamnés à l’exode pour qu’aucun mot ne puisse s’extirper du silence ravageur et se revêtir de promesses fugitives.

    Elle entend le cœur aux battements d’insouciance, la douceur à tire-d’aile de l’ange au sourire prometteur.

    Elle  apprend  à écouter l’absence  et  à rester  devant la porte fermée qui filtre les résonnances suprêmes, les accords majeurs ou chaque note est en sourdine,  chaque pas un murmure distancé, chaque attente une petite clé d’abandon déposée comme un talisman.

    Elle se soustrait à se souvenir que  le vol sans se poser, le vol à s’y perdre pour des  infinis sans aucune résistance au vent a été une évidence en équilibre qu'il lui faudra préserver avant qu’il ne lui reste plus qu'à compter le temps.