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les arbres n'ont pas de regret - Page 4

  • Fragments...

    fragments'.jpgMaria D "Fragment"

    Retrouver cet instant qui s’enroule aux mots et  la main qui accueille un monde reconstruit dans les fragments de rêves.

    Témoigner les raisons du silence où la vie se devine par le verbe conjugué, et les raisons d’existence par le souffle de petits  riens.

    Réapprendre, reconstruire sur l’herbe verte un espace vierge et entendre la cadence d’un cœur simple, compter les étoiles dans le timbre de la voix, à volonté.

    A la vie à la mort, d’une rive à l’autre, à contre courant des saisons, étendre  les raisons de vivre sur le fil du temps…

  • La fêlure

    rouge231.jpg

    Maria D 

    "On devrait comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer."

    F.Scott Fitzgerald

  • Mémoire et silence...

    EDS4611_158.jpgLe silence l’épie, l’envahit jusqu’au plus profond de son regard.

    Ce silence la chavire crie famine à la page blanche, cette page  désespérément blanche, d’un blanc laiteux, celui de l’enfance ponctuée et conjuguée au passé.

     

    Silence qui s’ancre dans la ride du temps à marcher dans le désert.

    Ce silence qui se plaint de ses  mains nouées, épuisées à remplir la feuille à combler le vide,  ou à colorer la toile avec quelques éclats de rire aux couleurs d’innocence.

     

    Ce silence, c’est son désert aux grains de chagrin qui se collent à sa peau.

    C’est la trace de feu, gravée aux espoirs emmêlés.

    Ce silence c’est l’histoire qui se meurt, c’est l’histoire qui se tait et qui se partage pour vaincre l’ennui.

     

     

  • A la fenêtre...


    IMG_9067'.jpgQuand le mot s'invite à la fenêtre c'est face à l'horizon qui penche.

    Une sensation de vide, explosion de la plume en équilibre sur le fil de la mémoire qui flanche.

    Le mot s'essouffle à la lueur de la lune qui transforme la plainte en éclats d'étoiles...

    Marcher dans le désert... 

      Illustration Maria D

  • Le départ


  • Quand l'horizon penche (3)

    sherman6.jpg

    Paradis, refuge intime de leur amour. Lieu magique où chaque parole, chaque regard se retrouvent en écho à l’infini.

    Résonances suprêmes, accords majeurs, re-naissances évidentes où chaque pierre est le mot, la caresse, l’éclat de rire partagés pour leur construction.     

    Renaître. Elle s’aventure à faire le chemin inverse. Elle connaît les endroits qui l’ont faite trébucher maintes fois. Peut-être s’est-elle  trop  perdue dans le regard de l’autre ? Elle ne veut le croire. Se perdre, mais se relever pour vaincre ses peurs d’abandon. Vertige de l’amour dont elle aime tant apprécier les saveurs pour un envol magique. 

    Abandon éphémère. Elle reconnaît ce don. Elle qui a si peur de son abandon. 

    Celle qui ne se livre pas, celle qui n’embrasse pas et qui cherche maintenant la douceur de ses lèvres maladroitement dans ses rêves. Femme gauchère pense-t-elle ?

    Et pourtant se laisser prendre par ce vertige, laisser enfin la raison hors de ce paradis blanc. 

    Toutes les armes doivent être déposées. C’est ce qu’elle voudrait.  Toutes. Même les plus rassurantes. Elle veut, pour la première fois, tendre sa main et son cœur. Les donner et les partager en une unique preuve. Elle doit apprendre. Apprendre à s’abandonner, apprendre à croire. Trouver les mots. Voler sans se poser, voler à deux, se lever et se relever.

  • Quand l'horizon penche (2)

    rien qu'eux.jpgLe temps. Combien de temps à attendre le temps ? 

    Un temps sans aiguille. Un temps sans écran où une partie d’elle-même s’est gravée indélébile, sur chaque pierre de cette nouvelle construction. 
     
    Chaque pierre  lui fait oublier ses armes dressées comme des cathédrales de papier. 
    Sa nouvelle arme c’est son amour porté, main nues offert en partage. 
     
    Jeu de dames sans échec sur un plateau d’ivoire où l’évidence refuse une quelconque stratégie. Comme un fou elle poursuit sa dame en diagonale et entend son invitation au voyage.
    Ce voyage vers son paradis blanc qui lui paraissait inaccessible ou  ne le  voyait-elle plus dans le regard de l'autre.
     
    (illustration de Maria D)
  • Quand l'horizon penche (1)

     

    arton1259.jpg

    La construction d’un château en Espagne tout près d'une  petite chapelle romane pourrait être le début de cette histoire tissée à quatre mains.

    L'observation fut longue lors d’une partie d’échecs qui allait durer... l'infini.

    Le silence, la distance; éléments de leur décor. 

    La partie s’avérait longue. 

    Une partie sans perdant ni gagnant. 

    C’est du moins ce qu'elles espéraient et ce qu’elles souhaitaient. 

    Partie d’échecs, jeu, combat, stratégie, autant de mots étrangers mais si présents en elles. 

    Rêver sans jouer, aimer sans rêver, vivre sans s’attacher. 

    Etre l’une en face de l’autre, droites,  sans ces armes trop longtemps affûtées, déposées à leurs pieds. 

    Seulement l’amour entre leurs mains nues.

    La parole. Elément de leur décor. La parole donnée, écoutée. Des paroles comme des promesses d’amour si longtemps attendues. Des envies d’y croire et de construire, enfin …

    Septembre 2002

  • Elle n'oublie pas...

    temps.jpgElle n'oublie pas 

    le bruit du vent entre tes lignes

    La pluie qui frappe sur tes carreaux

    Les sanglots longs

    La pierre gravée

    Le papier froissé 

    où tes rêves d'innocence

    Maria D "temps"

    s'enlacent 

    où tes mots s'accrochent comme une chaîne à ton cou

    Elle n'oublie pas 

    Le frisson sur le coeur

    Les heures qui s'ignorent

    dans le silence de miel

    qui foule les saisons

    et ignore le temps

    Elle n'oublie pas cette offrande d'adieu

    cette musique de départ 

    qui accompagne les pas

    sur des chemins de traverse où 

    tu t'en vas pleurer les heures

     

     

     

  • Il n'y aura plus

    signe.jpgIl n’y aura plus de qui es-tu

    Pas davantage de où es-tu

    Dans cette course folle

    à la vie à la mort

    Sur cette toile de l’absence

     

    Il n’y aura plus de retrouvailles

    S’il faut absolument qu’on soit

    Contre toi ou avec toi

    Pour des n’importe où

    Pour des n’importe quoi

    parmi les étoiles de ton ciel

    où le rêve embellit les regards

    dans l’apaisement des réconciliations.

     

    Il n’y aura plus de murmures aux reflets du passé

    qui s’échouent sans espoir de retour

     

    Il n’y aura plus les mots aux reflets de ton âme

    puisqu’ils se meurent lentement

    dans le chagrin étouffé.

    (Illustration "signe"de Maria D.)

  • Des chemins...

    vers la mer.jpgIl faudra encore en tracer des chemins

    pour s’extasier dans des perles de rosée

    au détour de la plume du poète

    qui estompe les couleurs

    pour ne pas aveugler.

    Il va falloir encore chasser ces pas bottés

    qui saccagent les sentiers parsemés d’herbes folles

    en criant toute leur haine, telle une meute en furie.

     

     

    Tracer des chemins sur la mer……

     

    Illustration Maria D

     Pour qui, comment quand et pourquoi?

    Contre qui? Comment? Contre quoi?
    C'en est assez de vos violences.
    D´où venez-vous?
    Où allez-vous?
    Qui êtes-vous?
    Qui priez-vous?
    Je vous prie de faire silence.
    Pour qui, comment, quand et pourquoi?
    S´il faut absolument qu´on soit
    Contre quelqu´un ou quelque chose,
    Je suis pour le soleil couchant
    En haut des collines désertes.
    Je suis pour les forêts profondes,
    Car un enfant qui pleure,
    Qu´il soit de n´importe où,
    Est un enfant qui pleure,
    Car un enfant qui meurt
    Au bout de vos fusils
    Est un enfant qui meurt.
    Que c´est abominable d´avoir à choisir
    Entre deux innocences!
    Que c´est abominable d´avoir pour ennemis
    Les rires de l´enfance!
    Pour qui, comment, quand et combien?
    Contre qui? Comment et combien?
    À en perdre le goût de vivre,
    Le goût de l´eau, le goût du pain
    Et celui du Perlimpinpin
    Dans le square des Batignolles!
    Mais pour rien, mais pour presque rien,
    Pour être avec vous et c´est bien!
    Et pour une rose entr´ouverte,
    Et pour une respiration,
    Et pour un souffle d´abandon,
    Et pour ce jardin qui frissonne!
    Rien avoir, mais passionnément,
    Ne rien se dire éperdument,
    Mais tout donner avec ivresse
    Et riche de dépossession,
    N´avoir que sa vérité,
    Posséder toutes les richesses,
    Ne pas parler de poésie,
    Ne pas parler de poésie
    En écrasant les fleurs sauvages
    Et faire jouer la transparence
    Au fond d´une cour au murs gris
    Où l´aube n´a jamais sa chance.
    Contre qui, comment, contre quoi?
    Pour qui, comment, quand et pourquoi?
    Pour retrouver le goût de vivre,
    Le goût de l´eau, le goût du pain
    Et celui du Perlimpinpin
    Dans le square des Batignolles.
    Contre personne et contre rien,
    Contre personne et contre rien,
    Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
    Mais pour une respiration,
    Mais pour un souffle d´abandon
    Et pour ce jardin qui frissonne!
    Et vivre passionnément,
    Et ne se battre seulement
    Qu´avec les feux de la tendresse
    Et riche de dépossession,
    N´avoir que sa vérité,
    Posséder toutes les richesses,
    Ne plus parler de poésie,
    Ne plus parler de poésie
    Mais laisser vivre les fleurs sauvages
    Et faire jouer la transparence
    Au fond d´une cour aux murs gris
    Où l´aube aurait enfin sa chance,
    Vivre,
    Vivre
    Avec tendresse,
    Vivre
    Et donner
    Avec ivresse!

     
    Barbara, Perlimpinpin

  • .../...

    CHA_0617.JPGLe silence ténu, la promesse tendue qui se brise pour ne pas être tenue.

    Qu'importe l'éternité pour ces jeux de fou

    Qu'importe le temps qui passe puisque le souvenir se grave 

    sur les utopies qui nous éparpillent au sol des vains combats.

  • Nous les gueux

    blessure057b.jpg

    nous les peu

    nous les rien

    nous les chiens

    nous les maigres


    nous les Nègres



    Nous à qui n'appartient


    guère plus même


    cette odeur blême


    des tristes jours anciens



    Nous les gueux


    nous les peu


    nous les riens


    nous les chiens


    nous les maigres


    nous les Nègres



    Qu'attendons-nous


    les gueux


    les peu


    les rien


    les chiens


    les maigres


    les nègres


    pour jouer aux fous


    pisser un coup


    tout à l'envi


    contre la vie


    stupide et bête


    qui nous est faite


    à nous les gueux


    à nous les peu


    à nous les rien


    à nous les chiens


    à nous les maigres


    à nous les nègres
...



    ( Léon Gontran DAMAS, extrait BLACK-LABEL, p. 50-51, Gallimard

    * illustration Maria D

  • Tracer des chemins sur la mer...

    images-2.jpegTout passe et tout demeure,

    
Notre vie est passer,


    Passer et tracer des chemins


    Des chemins sur la mer.



    Je n’ai jamais cherché la gloire,

    
Ni voulu laisser, en la mémoire


    Des hommes, ma chanson ;


    J’aime les ambiances subtiles,


    En apesanteur, légères


    Comme bulles de savon.



    J’aime les voir se teinter


    De lumière et de couleur, voler


    Sous le ciel bleu, trembler

    
Et, d’un coup, se briser…

    

Je n’ai jamais cherché la gloire…

    

Voyageur, ton chemin c’est la trace


    De tes pas et rien plus ;


    Passant, il n’y a pas de chemin,

    
On trace son chemin en marchant.



    En marchant se trace le chemin


    Et, le regard, se retournant,

    
Voit la route que jamais


    On ne pourra à nouveau refaire.

    

Passant, il n’y pas de chemin

    
Seuls des reflets sur la mer…



    Il y a quelque temps, en ce lieu


    Où les bois se couvrent à présent


    D’épines,

    
On entendit un poète crier

    
« Passant, il n’y a pas de chemin,

    
On trace son chemin en marchant… »



    Pas à pas, vers après vers…

    

Le poète est mort loin de son foyer,


    Le recouvre la poussière d’un pays


    Voisin.


    En s’éloignant, on le vit pleurer


    « Passant, il n’y a pas de chemin,


    On trace son chemin en marchant… »



    Pas à pas, vers après vers...



    Quand le chardonneret ne peut


    Chanter,


    Quand le poète devient pèlerin,


    Quand à rien ne sert de prier,

    
« Passant, il n’y a pas de chemin


    On trace son chemin en marchant… »



    Pas à pas, vers après vers.



    Antonio Machadoimages-1.jpeg