Ne te détourne mais étends les mots comme on étend du linge à l’abri des rafales,au fil des lignes des possibles.
Ne te détourne pas et dresse les étendards aux couleurs des révoltes.
Les mots sont tendus, tantôt libérés tantôt retenus mais toujours à la barre des émotions déferlant sur les grains de la page blanche.
Ne te détourne pas puisque tu as signé l’indicible voire l’invisible logés entre l’erreur et raturés à l’encre de tes yeux, à la plume des heures défiant tes trop à terre.
Ne te détourne pas de ce que tu as toujours su, toujours été et toujours eu, au gré des amertumes qui s’encollaient à tes pas englués.
Ne te détourne pas pâlir n’est pas frémir mais toujours mieux que se taire
Ne te détourne pas pleurer n’est pas trahir
Ne te détourne pas aimer n’est pas mourir juste une faille à la raison qui se poudre d’utopies…
(Peinture de Maria D)
Commentaires
J'ignore pourquoi mais à vous lire un nom me vient, Jacques Brel...la musique qui accompagne ma lecture en teinte les mots de bleu-gris doux, comme un châle de mohair dans lequel on love son hiver...
Aimer, une faille de la raison par où perlent les utopies, et peut-être même plus, la folie.
C'est peut-être "mourir la belle affaire mais vieillir...... de Brel entendue avant cette note....
auquel cas le châle sera de rigueur (sourire)
Bien à vous
La nappe étendue prolonge le festin.
Certes, "pleurer n'est pas trahir" ... pleurer est aimer, d'un amour proche du divin.
merci.
Les mots sèchent, l'encre sèche, les pleurs sèchent mais il
ne faut pas que le coeur sèche puisqu'il faut aimer, toujours
aimer.
Amitié et merci pour ce beau texte.
"Ne te détourne pas aimer n’est pas mourir juste une faille à la raison qui se poudre d’utopies"
De dire cela est un peu se détourner d'un sentiment qui n'est pas facile à regarder en face...