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partage

  • Des fou rire rires de fous

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    Une journée lui a été dérobée malgré elle. Un jeudi, journée de repos quand elle était enfant pense-t-elle. Brouillard imposé sans baromètre ni  météo.

    Elle s’est retrouvée dans un décor froid dressé par un architecte fou. Décor où les plans auraient été inversés.

    Veillée,  son unique narratrice lui a conté  ligne par ligne cette page déchirée malgré elle. Avec tout son talent et  avec discernement, elle s’est appliquée à  lui reconstituer son roman inachevé par cette page déchirée et emportée par un vent inexorablement violent et imprévisible.

    Décor qui lui revient. Des bruits répétitifs de gestes incohérents, des pas qui s’ancrent involontairement au sol  dans des couloirs  où l’attente ne peut se vivre sans provoquer l’anxiété, où un arrêt sur le temps serait un faux espoir d’un train qui n’arrive jamais.

    Décor sombre où seule une veilleuse lumineuse rappelle un temps à ces automates désarticulés qui déambulent sans vie et sans réel.

    Une violence par une indécence exposée.

    Des souffrances et des douleurs qui rappellent l’absence de mains tendues. Des regards indifférents.

    Elle comprend mieux son histoire, une histoire reconstituée qu’elle s’est efforcée à lui conter. Histoire à quatre mains dans un décor glacial où la douceur s’est un peu perdue dans la chimie de friandises données sans aucun scrupule à des enfants privés de sourire, le temps d’une enfance volée.

     Ne s’est-elle pas sentie abandonnée elle qui ne savait plus lire ni écrire par tant de douleurs ? Elle l’a été mais dans un partage, elle a changé volontairement  le décor.

    Elle a  été « son ultime » à ajouter à l’infini les barreaux de son échelle posée sur un arbre vidé de sa sève et près à s’écrouler,  un soir, avant de lire ses mots comme pour y comprendre ses appels.

    Rappel à ces partages  de douleurs mais aussi partage de fou rire, rire de fous  en toute dérision comme une défense. Elle ne pourra plus  leur donner ses mots,  un clin d’œil en toute liberté sera l’ultime échange qu’elle leur offrira. Elle, la trop libre de ses engagements de ses douleurs et bonheurs donnés en partage.

    Rebelle, son seul moyen de défense pour réagir dans un univers vécu comme carcéral. Cadre  se voulant protecteur et pourtant révélant tout ce qu’elle refusait, des violences plus insidieuses,  s’affichant en toute humilité , ce qu’elle appellera indécence.