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  • Un château en Espagne

    chateau de cartes.jpg 

    La construction d'un château en Espagne tout près d'une  petite chapelle romane pourrait être le début de cette histoire.

     Elles se sont observées- longuement- comme  lors d'une partie d'échecs.

    Le silence.

    Elément de leur décor.

    La partie s'avérait longue. Une partie sans perdante ni gagnante.

    C'est du moins ce qu'elles espéraient et ce qu'elles souhaitaient.

    Partie d'échecs, jeu, combat, stratégie, autant de mots étrangers mais si présents en elles.

    Rêver sans jouer, aimer sans rêver, vivre sans s'attacher.

    Etre l'une en face de l'autre, droites, sans ces armes trop longtemps affûtées, déposées à leurs pieds.

    Seulement ll'amour entre leurs mains nues. C'est ce que l'une des deux pensait.

    La parole. Elément d'un autre décor.

    La parole donnée, écoutée.

    Des paroles comme des promesses  si longtemps attendues.

    Des envies d'y croire et de construire, enfin ...

     

     

  • Une page tournée.

    chemin.jpgElle restera un temps sur cette plage déserte à voir ce bâteau s'éloigner. Elle ne sait même plus quand son regard s'est détourné. Combien de temps s'est-il écoulé pour que ses pas la conduisent vers d'autres ports, d'autres appels, d'autres regards.

    Elle la retrouvera dans une écriture à quatre mains, hors du temps. Longtemps, très longtemps après. Une autre petite pierre vitale accrochée à sa main.

     

    Autre décor, pour une dernière page laissée blanche. Silence rompu par la lecture de ses mots gravés et retenus dans une petite valise qu'elle emportera contre vents et marées, inspiratrice de son écriture automatique sans prise réelle avec le monde extérieur.

    Seuls deux petits coquillages dérobés marqueront son arrivée dans sa quête d'un château en Espagne qui bouleversera sa longue marche vers un absolu déchiré où elle pensera un temps avoir perdu définitivement toutes lumières.

    D'abord éblouie, elle finira par trébucher, ,aveuglée, s'aventurer vers un inaccessible et sombrer.

     

  • Les minutes qui s'éternisent

    devant la mer.jpgLes bourrasques, la pluie, le froid, ma chasse est ouverte, mes yeux sont battus mais je n’ai pas de gibier.

     La mort me reprend, me hante, me fait peur. Pas celle de mon corps, non, l’autre, celle qui déchire mes fibres d’amour, celle qui nie l’espoir, celle qui me suspend au-dessus de l’abîme du futur.

     

    Par delà la lassitude, la détresse, l’amertume, y- a t-il un amour qui s’affirme, se détermine ?

    Tant de temps passé déjà, peut-être  un peu moins, j’ai l’âge de quelques cheveux blancs…

    Mémoire autour d’un trou, trou de mémoire… Petit café perdu, anonyme, souvenirs au bout des doigts, mémoire d’une caresse profonde.

    Il y a parfois tant de désarroi que je suis la misère, mais je sais vivre l’explosion, l’immense joie, le doux, le tendre plaisir.

    Les minutes qui s’éternisent…

    Une main posée, une caresse qui s’ébauche, un simple geste quotidien.

    Je souffre du temps qu’il faut rattraper quand il est compté…

    Ni le temps passé ni les amours reviennent…

    Ma mémoire respire en gouttelettes d’amour qui perlent sur mes tempes.Je t’aime sont ces derniers mots. 

    Un bateau qui s'éloigne et seules quelques pages s'envolent sur une plage déserte.

    Quelques pas gravés dans le sable témoignent d'un passage , celui d'une femme, gauchère disait-elle.

  • Je désarroi lui écrivait-elle.

    equilibriste.jpgDeux somnambules se croisent au bord d’un toit.

    Attention ! Solitude…risques de chute dans la réalité.

    Larmes amères, désir de toi, combat acharné, je ne serai pas ton ivresse de quelques soirs, je me battrai pour exister au plus fort de toi.

    On ne se bat pas dans l’espoir du succès c’est bien plus beau lorsque c’est inutile écrivait-elle.

     Les mots de ma demande se perdent en toi, je vais devoir me taire avant de toucher les ailes de la folie. Ecouter, observer, chercher le sens de la vie.

     Où sont ceux qui savent ?

    Connaissent-ils leurs raisons de vivre ?

    Rêver une symphonie pour quelques mots en amour majeur, moderato cantabile…

    Ne pars pas, aime moi,

    Toi tu m’envahis, tu me berces de douceur, tu m’enlaces de nuit profonde, tu me regardes d’étoile, tu m’éveilles d’aubes frémissantes….

    Moi, je désespère, je désarroi, je décline, je pleure, je tristesse.

     

  • Des murmures de l'autre côté du miroir.

     amour impossible.jpgCombien de mots lui a-t-elle écrit sans écho, en dehors du temps. Les a-t-elle lus? Elle ne sait plus.

    Ils s'inscrivent dans sa longue marche où se retourner, se détourner était signe de faiblesse.

    Insouciance d'un temps ponctué dans une course folle vers un infini insaisissable.

     "Tu construis ce monde sans moi, et moi je dis : construis avec moi…."lui murmurait-elle dans un désarroi dont elle ne saisissait que des des bribes.

     Je regarde mes mains et quand je les tends, tu n’as pas attendu.

     Alors, je replonge dans mon univers de désespoir, sans but, sans lumière.

     Je retrouve l’ombre d’une mort certaine, d’un néant total.

     Je ne vis plus où j’habite, où je vais.

     Je vis en moi coquille fragile entre tes mains qui serrent et desserrent leur étau.

     Tu peux me briser net, dans un tremblement profond qui me fera disparaître.

      Je craquerai comme la terre qui s’ouvre en de profondes abîmes.

      De la lave et du sang aux brûlures de passion.

      Je murmure «  je t’aime «  et tu entoures ma tendresse de fils barbelés.

       Je veux t’entendre encore douce et tu refuses mon paysage, tu me renvois mon image de l’autre côté du miroir terne et fade.

       Je ne sais plus ce que nous pouvons vivre ensemble.

       Des rencontres de hasards en dehors du temps ?

     Des bonheurs sans lendemain précis ?

       Quel est ton nom ? Amour

       Que fais-tu ? J’aime

       Qui ? toi

    Moi, je t’aime et toi ?

    Pourquoi avoir tant rêvé l’impossible et refuser ce qui est possible ? lui a-t-elle demandé.

    Elle a le sentiment d'avoir vécu comme une expérience cette recherche vaine, un temps.

    Il y a longtemps.

    Du passé?

  • Théâtre vide

                  théatre de hooper.jpg  Machinalement  mes doigts pianotent. 

    L’oubli s’installe pour l’instant dépassé et le geste mécanique conduit à l’écriture du temps intérieur. 

    Le visage brûlant et la main fiévreuse contiennent la tempête, la caresse retenue.

    Les mots au bord des lèvres, au bout des doigts, s’épaississent, se bousculent, se réunissent en un cri puissant :

    Je t’aime

     Je revois alors ton visage, tes yeux qui se glacent, ta voix qui devient différente et qui me glace.

     Alors je vis ma propre destruction

               Viva la muerte

    Tu es ma mort, ou bien son ombre et je t’aime à mourir.

    Je vais disparaître dans cette folie, je vais m’y glisser sans confort et sans espoir pour mieux en finir.

               Je vois trouble derrière ce rideau de larmes dérisoires.

               Voile d’un regard qui se perd toujours.

               Rideau d’un théâtre tragique en représentation toujours, face à un public insensible, je joue à me détruire pour renforcer cet amour qui à force de ne pas naître tout à fait, oscille sans cesse entre la vie et la mort.

              Nous ne sommes pas sur la même scène, mais tu n’es pas n’importe qui et ton rôle est nécessaire au mien, sans ta réplique, je n’existe plus, je reste seule devant la machinerie infernale de décors carton-pâte.

             Sur ta scène, il y a ton monde installé.

            Tu veux y régner sereine et tu me repousses, tache de sang, de ton univers.

  • Hiroshima mon amour.

    hiroshima mon amour.jpgUne petite fille-petite pierre, celle qu’elle aurait voulu lui donner et qui la trouble dans son histoire, lui prend le temps, le temps qu’elle voudrait que sa mère lui consacre et ce,  comme autrefois M. dont elle garde les photos  pour lire dans son regard la révolte que sa mère a si souvent étouffée .

    Ces deux filles sorties de ce corps qu’elle veut faire sien l’éloignent un peu de sa chimère construite jour après jour et lui rappellent qu’une longue route les a séparées.

    Mais, elle se sait seule femme à l’avoir conquise et cette idée lui réchauffe le corps.

    Femme aimée femme aimante elle sera son unique femme désirée.

    Elle sera son unique histoire, histoire écrite hors du temps.

    Neuf mois à coucher les mots sur une feuille, c’est ce qu’elle pense à présent.

    C’est le temps qu’elle devront mettre pour donner naissance à leur chimère.

    Le temps pour les arbres de vivre leurs saisons sans regret et sans remord.

    Le temps pour elle de ne plus s’impatienter à lui demander le temps des mots , le temps des souvenirs.

    Elle a encore une fois ouvert sa petite valise et relu une à une les lettres qu’elle lui glissait discrètement au détour de rencontres furtives.  Un Jeudi  de 1979.

    Ecriture au degré infini de la mémoire portait l’entête de sa longue lettre.

     

     

     

  • Invitation au voyage.

    invitation au voyage.jpgSolitaire, elle sait qu’elle ne peut la retrouver qu’au détour des mots qu’elle lui prononce sur du papier.

    Elle sait aussi  qu’elle doit les  garder au creux de son âme pour  éviter le désenchantement de la voir disparaître.

    Si elle se met à douter, ce n’est certainement pas de sa passion exacerbée mais de son dénuement qui la fragilise et qui entrave son innocence.

    Elle ne veut pas la perdre à lui prononcer l’amour qu’elle lui offre sans partage. Elle s’est habituée à la résistance qu’elle lui renvoie dans ce miroir aux reflets de ses souffrances.

    Elle ne peut lui en vouloir et ses désirs restent intacts comme la première fois où toutes deux ont partagé furtivement, sur un trottoir désert leurs désirs mutuels sans un mot et sans témoin.

    Combien de lieux publics ont-elles connus pour se retrouver se frôler et se noyer dans le regard de l’autre brillant de trop de désirs refoulés.

    Combien de lits ont-elles inventés pour se déclarer leur amour et accomplir leur voyage amoureux ?

    Rien a changé pense-t-elle ?

    Une petite fenêtre entrouverte, un petit rayon de soleil qui dissipe une brume matinale, une invitation au voyage et une passion qui se fait, se défait au rythme, des mots fous  de ses rêves enchanteurs.

     

  • Un secret

    nuit.jpgSe délivrer du poids de ses désirs qui déferlent sur son corps quand elle lui souhaite une douce nuit.

    Se délivrer, enfin de ses frayeurs provoquées par les silences qu’elle lui impose qui se dressent comme des murailles lui révélant la protection qu’elle s’est construite, au fil du temps, autour de sa douce intimité féminine .

    …Et se rappeler qu’elle lui prenait la main dans un silence complice dès qu’elle la voyait au seuil de sa porte pour l’entraîner dans son grand lit tendu de blanc et lui offrir son corps docile aux caresses fiévreuses et aux baisers humidifiés de sensualité.

    Se rappeler que ses invitations toujours délicates lui donnaient sa puissance vitale et la faisait rougir de tant d’insolence dans son plaisir féminin.

     

    Puis, s’en vouloir aussitôt de l’avoir frôlée de ses pensées secrètes, elle qui ne veut plus qu’elle s’ approche de trop près  pour éviter les souvenirs douloureux, les abandons violents et destructeurs qui ont obscurci trop souvent ses élans amoureux.

    Cependant, elle veut vivre ses instants présents, se bercer des mouvements de son corps qui la réclame pour quelques douceurs provoquées par le son de sa voix et des petits mots profonds empreints de la chaleur qu’elle a su lui donner autrefois et qui réveille encore et pour toujours son intime secret.

     

  • Combien de temps?

    le temps.jpgCombien de temps s’est-il écoulé avant qu’elle reprenne sa route ?

    Elle ne le sait pas ou ne veut pas le savoir.

    Elle a décidé de poursuivre un voyage au travers des mots qui la font exister et qui l’accompagneront désormais.

    Ne plus se retourner ne pas se questionner au risque de tout arrêter. Au risque de perdre sa passion intemporelle et si douce dont elle aime se couvrir quand la brise hivernale lui rappelle la réalité dont elle veut se détacher.

    Elle l’a encore rêvée ces derniers jours.

    Elle s’est bercée de sa voix qui l’apaise et a cherché ses mains qui lui demandaient de s’approcher un peu, un peu plus.

    Elle l’a emmenée dans tous les paysages qu’elle s’inventait au travers de ses lectures romanesques et souvent  douloureuses .

    Elle lui a fait goûter les parfums d’une passion vécue par les héros de ses romans à en perdre son âme .

    Elle s’est noyée dans ses rêves et, grisée, elle s’est surprise à prendre du plaisir. Elle ne sait plus vers quel bord se raccrocher, quelle rive abordée mais ne veut pas s’interrompre à faire vivre ses désirs.

    Elle n’a pas à rougir de sa folie, elle la veut sienne, tout contre, contre le monde entier puisqu’elle ressent l’ivresse .Et qu’importe sa dérive.

    La complicité dont elle lui parle, elle veut la revêtir de ses secrets intimes et  le lui offrir sans limite et sans retenue au risque de la perdre.

    Elle n’a plus rien à perdre se dit-elle, s’étant tellement livrée pour se délivrer.

    Se délivrer de son histoire d’amour qu’elle se revit en images et en mots et qui la fait vibrer.

  • L'envol était prometteur

    albatros.jpgUn matin de novembre qui pourrait être d’avant ?

    D’avant le temps où un bateau quittait le quai pour voguer vers des horizons lointains emportant celle qui avait gardée une photo comme unique trace de leur histoire.

     

    Elle referme le livre posé sur ses genoux. Etrange sensation qui la parcourt.

    Elle prend conscience que les mots prononcés pour une invitation au voyage se sont dressés  comme des armes et l’ont blessée au plus profond d’elle-même.

    Elle ne comprend pas. Elle ne comprend plus.

    Elle se croyait victime, c’est en bourreau qu’elle fouille sa mémoire à présent.

    Elle se voulait douce pour l’enchanter, elle s’est révélée rude pour la tuer.

    Sa route devient difficile à parcourir, ses jambes se dérobent à chaque souvenirs devenus suspects d’incertitude .

    Elle croyait à une belle aventure où les mots  lui donnaient des ailes.

    Elle cherchait la chaleur en toute insouciance, l’envol étant prometteur, se disait-elle.

    Elle s’est brûlée les ailes et tel l’albatros de Baudelaire se sent à présent maladroite et prisonnière de son unique voyage.

    Il lui faudra le temps pour vivre son naufrage, retrouver le temps de son destin tracé et un jour peut-être lui murmurer les mots imprégnés de douceur qui flotteront comme un étendard sur sa vie inachevée.

     

  • Elle se livre, se délivre...

    Et lorsque tu dormiras, ma main seulement, se posera sur tes charmes nocturnes et protègera ton mystère enchanté. »

    fenetre.jpgMais à peine prononcés, les mots s’étouffent au fond de son intimité dénudée, sans muraille, sans fossé, trônant comme un château dans toute son indécence.

    Ne lui a-t-elle pas dit que la passion était une vertu ?

    Alors, elle se livre, se délivre des mots  anciens. Ceux qu’elle n’a pu lui prononcer autrefois parce que trop enivrée d’insouciance , telle une charmeuse sensuelle se nourrissant de l’autre, muette mais dévoreuse de l’instant.

    Elle regrette aussitôt.

    Elle, pourtant ne partage pas le manque de confiance de sa muse qui la freine pour ne pas souffrir.

    L’éternel n’assouvit-il pas l’éphémère que pour mieux rivaliser le temps pense-t-elle  à ce moment…

     

    Seuls les arbres n’ont pas les regrets de l’abandon de  leurs feuilles , parure provisoire qui se fait et se défait au rythme des saisons. Abandon éphémère pour un éternel  recommencement déferlant  hors du temps.

    De sa fenêtre, elle peut voir les arbres, témoins de son temps, fidèles de tous ses instants.

    Elle ne pourrait les voir disparaître sans entendre leurs gémissements.

     N’ont-ils pas imprégnés leur sève des sensations qui l’ont faite frissonner, des plaintes provoquées par des abandons douloureux.

    Impuissants ne restent-ils pas muets à ses appels aux souvenirs, à son inspiration devenue stérile pour poursuivre son voyage dans le temps, seule, étrangement seule, ce matin de novembre.

  • Délire fécond

    nuit.jpgElle revendique, alors, jusqu’à en perdre la raison, la main nocturne qui a frôlé leur histoire pour mourir de n’être que souvenir.

    La nuit sera douce espère-t-elle et à la manière d’ un  voile de cristal couvrira les flots miraculeux de son sommeil. Et elle la retrouvera pour  lui fredonner les quelques vers qui se libèreront, le temps d’un court instant. Le temps d’une nuit nourrie de sa plume insensée. 

    « J’allume ton regard noyé du chant nocturne et me bats dans la tourmente, pour faire jaillir en toi l’ivresse des féeries magiques.

    Je glorifie le grain précieux de l’éternel amour pour te parfumer de la poésie qu’il fait naître.

    L’aurore étourdissante, dans un délire fécond, pénètrera nos esprits triomphants et nus et nous apportera le philtre d’amour d’un baiser  imprégné d’innocence.

    Viens je t’inventerai le lit plein de douceurs qui brille à travers la tempête du sanglot.

    Viens, je te bercerai au creux de mes songes les plus fous.

    Je me ferai brise légère pendant que chantera l’hiver.

     Et mon âme toute entière écoutera le son de ton sommeil jusqu’à la nuit noire."

     

     

     

     

     

  • La déferlante.

    desert.jpgModerato cantabile. Duras lui manque. Combien de nuits à rester éveillée à parcourir les lignes, les chemins qu’elle lui traçait du bout de sa plume silencieuse et profonde.

    Hors du temps, elle goûtait les mots prononcés pour les faire siens, pour les couvrir de ses sensations du moment, pour les dérober le temps d’une nuit, le temps d’une saison quand les arbres gémissent et se dénudent.

    Un autre chemin se ferme à ses pas. Une fenêtre s’est refermée. Un coup du vent, un coup du temps ou de l’absence de temps qu’elle ne lui offre plus en partage. Voudrait-elle l’abandonner dans son étrange parcours ?

     

    Un autre chemin à inventer. Un chemin envahit par les broussailles où elle doit avancer tel un équilibriste sur son fil.

    Fil doré qu’elle a mis à son annulaire, fil barbelé auquel elle s’accroche pour ne pas tomber, pour ne pas sombrer à lui crier le temps d’avant, le temps qu’elle ne lui offre plus.

    Le chemin qu’elle ne  foulera plus lui a-t-elle dit. Ou elle n’a pas compris, ou ne veut pas comprendre.

    Elle s'est sentie abandonnée ou tout simplement prise dans un filet, seule à remonter le temps à se méprendre sur ses ailes, elle qui volait dans l'insouciance.

    Elle a eu mal dans son âme et détruit ses seules armes sur papier.

    Elle n'a plus rien. Tout détruit. Comment pourrait-elle ouvrir la fenêtre à présent?…. 

     

    Elle retient encore ses larmes et comme poussée par une force obscure, se donne en sacrifice.

    Elle lui offre les mots rendus impuissants par le temps qui passe et se perdent dans le brouillard insolent des cœurs maudits vibrants comme des cathédrales.

    Elle s’extasie sur son sommeil qui détient les trésors de ses songes remplis de clarté. Elle trouve alors des rivages solitaires où la vague écumante frappe sa vie d’un sourire chaleureux.

     

  • Petite pierre précieuse.

     

    pierre précieuse.jpgLibre de se brûler les ailes. Elle sait qu’elle peut lui dire maintenant.

    Maintenant qu’elle l’a retrouvée à parcourir un bout de son chemin avec son autre fille, petite pierre du large ramassée quand la vague déferlante entamait le château de sable laborieusement construit par M.

    Libre. Elle peut lui dire que maintes fois elle les a retrouvées sur ce vieux port et qu’elle les accompagnait pour veiller sur leur destinée quand le paysage s’assombrissait et que l’on ne voyait même plus les épaves des bateaux échoués  témoins d’un abandon.

    Seul signe de son passage, un petit tatouage gravé à la cheville pour glisser à A.qu’elle est la petite fille qu’elle aurait voulu offrir à sa mère, marque indélébile d’une histoire d’amour d’une femme pour une autre femme.

    Neuf mois avait cet amour là, lui écrivait-elle, un vendredi soir sur du papier rose alors qu’elle avait allumé trois bougies pour un soir où l’ombre des souvenirs se projetaient, immense, sur des murs indifférents.

    Neufs mois.

    Le temps d’une naissance et d’un abandon qui la ronge dans son âme meurtrie.

    Libre mais fragile de trop de dénuement.

    Elle couvre son épaule pour garder la chaleur secrète de sa peau…