Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'envol était prometteur

albatros.jpgUn matin de novembre qui pourrait être d’avant ?

D’avant le temps où un bateau quittait le quai pour voguer vers des horizons lointains emportant celle qui avait gardée une photo comme unique trace de leur histoire.

 

Elle referme le livre posé sur ses genoux. Etrange sensation qui la parcourt.

Elle prend conscience que les mots prononcés pour une invitation au voyage se sont dressés  comme des armes et l’ont blessée au plus profond d’elle-même.

Elle ne comprend pas. Elle ne comprend plus.

Elle se croyait victime, c’est en bourreau qu’elle fouille sa mémoire à présent.

Elle se voulait douce pour l’enchanter, elle s’est révélée rude pour la tuer.

Sa route devient difficile à parcourir, ses jambes se dérobent à chaque souvenirs devenus suspects d’incertitude .

Elle croyait à une belle aventure où les mots  lui donnaient des ailes.

Elle cherchait la chaleur en toute insouciance, l’envol étant prometteur, se disait-elle.

Elle s’est brûlée les ailes et tel l’albatros de Baudelaire se sent à présent maladroite et prisonnière de son unique voyage.

Il lui faudra le temps pour vivre son naufrage, retrouver le temps de son destin tracé et un jour peut-être lui murmurer les mots imprégnés de douceur qui flotteront comme un étendard sur sa vie inachevée.

 

Les commentaires sont fermés.