Les bourrasques, la pluie, le froid, ma chasse est ouverte, mes yeux sont battus mais je n’ai pas de gibier.
La mort me reprend, me hante, me fait peur. Pas celle de mon corps, non, l’autre, celle qui déchire mes fibres d’amour, celle qui nie l’espoir, celle qui me suspend au-dessus de l’abîme du futur.
Par delà la lassitude, la détresse, l’amertume, y- a t-il un amour qui s’affirme, se détermine ?
Tant de temps passé déjà, peut-être un peu moins, j’ai l’âge de quelques cheveux blancs…
Mémoire autour d’un trou, trou de mémoire… Petit café perdu, anonyme, souvenirs au bout des doigts, mémoire d’une caresse profonde.
Il y a parfois tant de désarroi que je suis la misère, mais je sais vivre l’explosion, l’immense joie, le doux, le tendre plaisir.
Les minutes qui s’éternisent…
Une main posée, une caresse qui s’ébauche, un simple geste quotidien.
Je souffre du temps qu’il faut rattraper quand il est compté…
Ni le temps passé ni les amours reviennent…
Ma mémoire respire en gouttelettes d’amour qui perlent sur mes tempes.Je t’aime sont ces derniers mots.
Un bateau qui s'éloigne et seules quelques pages s'envolent sur une plage déserte.
Quelques pas gravés dans le sable témoignent d'un passage , celui d'une femme, gauchère disait-elle.
Commentaires
Peut-être, pour qu'un amour naisse, faut-il d'abord que l'autre meure ? Ces passions-là sont si fortes, si envahissantes, comment une nouvelle pourrait-elle naître quand la tempête de l'autre fait encore rage ?
Il faudra lui dire...