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  • Brisures...

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    Quelques gouttes d’eau ruissellent sur  ce visage livide, collé à la vitre qui s’est brisée aux  éclats de ses démesures.

    Elle est là et s’égare en cette morte saison à l’aube d’une nouvelle annoncée.

    Elle se souvient. Elle se revoit porter les pierres de vie, déposant  ses armes de papier à terre, le temps d’un abandon éphémère.

     Elle se souvient des temps anciens qui lui faisaient oublier sa raison d’être, elle, la collectionneuse de  vieilles pendules muettes et  accumulées au fil des coups de cœur, au fil des évènements projetés  sur l’écran de sa mémoire.

     Elle entend cette voix assourdie  par la pudeur et crucifiant les rêves condamnés à l’exode pour qu’aucun mot ne puisse s’extirper du silence ravageur et se revêtir de promesses fugitives.

    Elle entend le cœur aux battements d’insouciance, la douceur à tire-d’aile de l’ange au sourire prometteur.

    Elle  apprend  à écouter l’absence  et  à rester  devant la porte fermée qui filtre les résonnances suprêmes, les accords majeurs ou chaque note est en sourdine,  chaque pas un murmure distancé, chaque attente une petite clé d’abandon déposée comme un talisman.

    Elle se soustrait à se souvenir que  le vol sans se poser, le vol à s’y perdre pour des  infinis sans aucune résistance au vent a été une évidence en équilibre qu'il lui faudra préserver avant qu’il ne lui reste plus qu'à compter le temps.

     

  • Le mot "chien" n'a jamais mordu personne (Saussure)

     

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    Quand ses mots s’essoufflent, le temps  s’habille des  instants ponctuels, enfile sa tenue d’apparat pour danser sur les pierres du présent, érodées au vent du passé,  gravées à l'espoir de l’avenir.

     Le temps, il est ici, il est là. Il est partout  comme un mot suspendu à la langue,  une parole en équilibre sur ce qui n’est pas encore,  ou un arrêt sur image de ce qui n’est plus.  

     Le temps,  Il s’écoule sur  son esprit en vagues déferlantes  contre l’oubli aux reflets des souvenirs au rythme  des instants à venir.

     Il se répand sur sa main comme un signe abstrait jeté aux vagabonds  dans l’ombre des errances à la mesure qu’elle lui consent.

    Quand ses mots se taisent c’est la vie qui se déclare des deux bouts de l’existence, sous les ailes du temps qui se déploient aux forces de l’esprit prisonnier de ses lucidités, en équilibre sur le pont dressé entre l’éternité  et l’ultime accomplissement qui  a enfanté le rêve.

    Quand les mots se meurent le silence se charge de ses altérités à les convoquer pour se sentir en vie et avancer

     

     en toute liberté.

     

  • Elle transcende...

     

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    Elle transcende

    Pour faire la part belle à ses rêves et gagner du temps sur le temps des désespérances.

    Pour étouffer les obscurs qui ont  déshumanisé l’étreinte, qui ont brûlé  sa peau d'autant de vertiges démesurés. 

    Pour voiler ses impuissances à retenir les mots arrachés à la voûte d’une construction céleste et  exhumés à coup de brisures  aux  sons des cacophonies.

    Pour masquer la chute orchestrée qui a gravé son regard sur la corde tendue aux souffles des équilibres.

    Pour fermer les blessures  et réveiller  la sève d’un printemps engourdi.

    Pour  un abri aux délices  des absolus susurrés  dans l’arbre qui incline ses branches et éclaircit l’ignorance des chagrins.

    Pour  changer les milliers d’étoiles  en poignards affutés et déchirer  le voile des regrets et des amertumes accroché à l’horizon.

    Pour ne plus avoir peur d’inventer  l’heure  des absences  qui s’écoule dans la rivière sans nom  aux flux des malentendus.

    Elle transcende pour ne pas avoir à arracher les ailes de l’ange blessé sur la terre des inassouvis.