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  • Puis-je l'accompagner?

    Par un bel après-midi, comme un signe de printemps, à contre courant des saisons qui orchestrent son temps, il est entré dans le murmure d’un silence convenu, sans aucun consentement audible, juste un regard échangé qui valait bien un discours  et ses malentendus.

     Il a pris place dans un coin de la pièce et elle l’a observé.

     Rien ne révélait un exil forcé, pas davantage une fuite de l’inacceptable, par son apparence soignée et affichée à la lumière du jour.

     Il s’est posé s’est enroulé au silence, enclin à s’absenter dans un sommeil profond.

    Au bout d’une heure, il se leva se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit, et le cœur serré, le vit s’éloigner pour un départ à la mesure de son arrivée, comme  une évidence aux balbutiements déposés.

    Le jour suivant, c’est la  même  scène qui se répète, la  même pièce rejouée  dans un décor conquis,  la même partition improvisée propice à l’abandon paupières mi-closes.

    Le lendemain et des semaines durant c’est le même scénario accroché au sommeil anonyme pour une présence défiant les aiguilles du cadran et arrêtant le temps sur  ses visites, sans rendez-vous, sans promesse à tenir et sans concertation.

    Poussée par la curiosité et consciente d’anticiper la chute du mystère enfanté, elle déposa sur sa peau avant qu’il  franchisse le seuil de la porte, quelques   traces de cette complicité sans témoin pour preuve d’une  réalité teintée de lumière, encrée de  la pointe d’une connivence interrogée.

     Et Il est revenu, un autre message accroché à son cou.

     Et elle lut ces quelques mots :

    Il vit dans une maison avec six enfants dont deux ont moins de trois ans ; il essaie de rattraper du sommeil perdu.

    Puis-je l’accompagner demain ?

     

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  • Un signe du printemps

    Un signe du printemps

    Et si les mots lui échappaient comme un rêve accroché aux étoiles, le temps d’une nuit prometteuse, le temps où se relit, au parfum d’existence,  les quelques éclats de rire,  éclats de vie, entassés dans un tiroir de poussières en  points de suspension.

     

    Et si les mots s’accrochaient au silence pour caresser les joies à fleur de peau, au creux des lignes sur la courbe des virgules marquant une légère pause de la voix, un arrêt sur le temps  pour une infinie pudeur, une infinie douceur.

    Et si les mots annonçaient un signe du printemps  comme une promesse de nature à vaincre les tourments qui  flottent au mat d’un radeau en partance, sur des eaux épurées des barbaries.

    Et s’il ne lui restait que les mots comme ultime combat, comme ultime sourire déposé au pied de ses vulnérabilités comme une offrande à l’innocence pour enfanter le beau sous ses paupières closes.

  • Elle a froid...

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    A l’ombre de ses combats, elle remonte le temps sur cette pendule sans âge qui a déserté les tic tac lancinants, pour des ici ou des ailleurs que les mots construisent dans la démesure d’un cœur fêlé.

     

    Rester ou  fuir le sillage aux parfums des souvenirs, au relent des regrets  et en appeler la raison pour sécher les larmes obstinées à convoquer la mémoire qui a brodé sur sa peau les points de suture.

    Habiller de pudeur ses pensées endeuillées pour épouser la lumière éphémère sur des lignes  de vie tracées  à la craie virtuelle.

    Jeter le silence comme un drap de fortune pour occulter le sens  de ses émotions prisonnières flottant dans un ciel jadis étoilé juste avant l’orage.

    Son présent se revêt d’un voile blanc qui dissimule sa nudité à l’air de ses absolus et de ses défaites.

    Elle a froid de ses illusions malgré son costume de fête aux coutures des lucidités.

  • Ici...

    reve.jpgLes mots s’emmêlent et s’entremêlent

    sur la toile effilochée

    où les points de combats virtuels

    s’accrochent à la pointe de l’aiguille

    des murmures anonymes.

    Points d’évocations de papier

    se posant et se déposant

    au gré des inspirations

    de la plume sublimée,

    aux souffles des respirations

    qui absorbent le temps,

    pour vaincre le vide

    des silences accrochés,

    ou pour étouffer les cris

    derrière des murailles encrées 

    au rythme des survies.

    Mots dressés en barricades verbales

    pour débusquer le rêve

    dans ses inaccomplis

    et jeter des poussières étoilées

    retenues au bord des lèvres

    comme une offrande

    aux connivences masquées

    sur des lignes amies.