Par un bel après-midi, comme un signe de printemps, à contre courant des saisons qui orchestrent son temps, il est entré dans le murmure d’un silence convenu, sans aucun consentement audible, juste un regard échangé qui valait bien un discours et ses malentendus.
Il a pris place dans un coin de la pièce et elle l’a observé.
Rien ne révélait un exil forcé, pas davantage une fuite de l’inacceptable, par son apparence soignée et affichée à la lumière du jour.
Il s’est posé s’est enroulé au silence, enclin à s’absenter dans un sommeil profond.
Au bout d’une heure, il se leva se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit, et le cœur serré, le vit s’éloigner pour un départ à la mesure de son arrivée, comme une évidence aux balbutiements déposés.
Le jour suivant, c’est la même scène qui se répète, la même pièce rejouée dans un décor conquis, la même partition improvisée propice à l’abandon paupières mi-closes.
Le lendemain et des semaines durant c’est le même scénario accroché au sommeil anonyme pour une présence défiant les aiguilles du cadran et arrêtant le temps sur ses visites, sans rendez-vous, sans promesse à tenir et sans concertation.
Poussée par la curiosité et consciente d’anticiper la chute du mystère enfanté, elle déposa sur sa peau avant qu’il franchisse le seuil de la porte, quelques traces de cette complicité sans témoin pour preuve d’une réalité teintée de lumière, encrée de la pointe d’une connivence interrogée.
Et Il est revenu, un autre message accroché à son cou.
Et elle lut ces quelques mots :
Il vit dans une maison avec six enfants dont deux ont moins de trois ans ; il essaie de rattraper du sommeil perdu.
Puis-je l’accompagner demain ?