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Les défaites du coeur
Il n'y a pas d'échec amoureux, seules des défaites du cœur qui tiennent en éveil dans des murmures entre les lignes, fredonnés.
Les conquêtes du cœur sont autant de chemins foulés sur des montures de fortunes guidées par des aveugles qui gravent sur leurs armes de papier, les doutes d'une illusoire adversité, dans des combats révélant leur pugnacité à la complétude recherchée.
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Fil tendu du silence
Accrocher les mots aux douleurs réveillées sans en affecter son centre de gravité d'existence, révélé dans l'urgence raisonnée .
Donner en partage des lignes de soie, lignes d'émoi, qui ternissent le berceau de ses rivières débordantes d'incertitudes, qui ruissellent dans des combats d'absolu sur la toile d'un virtuel à la sérénité vaincue.
Vague à l'âme déferlant sur des espoirs cousus comme autant de points de résistance, résistance au fil tendu du silence qui reprend ses droits sur la raison défaillante.
Il pleut sur ses impossibles. Il pleut sur ses attentes qui ruissellent dans le lit de ses sources taries.
Il pleut sur le lit de sa raison. Il pleut sur ses amours déçus, sur son coeur meurtri malgré le beau temps sur Paris.
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Regrets et amertume
Des « aujourd'hui et maintenant », « des hier et demain » se bousculent dans son esprit fragile jusqu'à l'amoncellement en un amas difforme qui s'infiltre insidieusement entre les strates de sa mémoire vacillante.
Aucune interruption du temps, un recommencement infini où seules des aiguilles éternelles marquent le déferlement, avec indécence, de ses chimères à jamais résolues, de ses manques à une complétude illusoire.
Ses mots se combattent ou s'interdisent, s'enflamment ou se dissipent dans le regard effacé de ses lignes d'appui laissant les murailles en ruines sur des impasses sombres.
La raison viendra -t-elle à bout de ses cicatrices béantes, de ses plaintes confuses ou alors le silence reprendra ses droits dans ses exils forcés empreints d'un imaginaire serein sans regret et sans amertume.
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A quoi sert la raison?
A quoi sert la raison, si c'est pour ne pas s'entendre dans le clapotis des mots qui se chuchotent, dans les sensations immobilisées que l'on feuillette sur des albums jaunis ?
A quoi sert la raison si c'est renoncer aux sources de l'éveil et se recommencer comme autant d'échos aux énigmes de l'existence non élucidées ?
A quoi sert la raison sinon à l'épouser à l'inutile pour se tenir prêt à vivre l'agréable au risque du précipice du déraisonnable.