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  • Nous les gueux

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    nous les peu

    nous les rien

    nous les chiens

    nous les maigres


    nous les Nègres



    Nous à qui n'appartient


    guère plus même


    cette odeur blême


    des tristes jours anciens



    Nous les gueux


    nous les peu


    nous les riens


    nous les chiens


    nous les maigres


    nous les Nègres



    Qu'attendons-nous


    les gueux


    les peu


    les rien


    les chiens


    les maigres


    les nègres


    pour jouer aux fous


    pisser un coup


    tout à l'envi


    contre la vie


    stupide et bête


    qui nous est faite


    à nous les gueux


    à nous les peu


    à nous les rien


    à nous les chiens


    à nous les maigres


    à nous les nègres
...



    ( Léon Gontran DAMAS, extrait BLACK-LABEL, p. 50-51, Gallimard

    * illustration Maria D

  • Tracer des chemins sur la mer...

    images-2.jpegTout passe et tout demeure,

    
Notre vie est passer,


    Passer et tracer des chemins


    Des chemins sur la mer.



    Je n’ai jamais cherché la gloire,

    
Ni voulu laisser, en la mémoire


    Des hommes, ma chanson ;


    J’aime les ambiances subtiles,


    En apesanteur, légères


    Comme bulles de savon.



    J’aime les voir se teinter


    De lumière et de couleur, voler


    Sous le ciel bleu, trembler

    
Et, d’un coup, se briser…

    

Je n’ai jamais cherché la gloire…

    

Voyageur, ton chemin c’est la trace


    De tes pas et rien plus ;


    Passant, il n’y a pas de chemin,

    
On trace son chemin en marchant.



    En marchant se trace le chemin


    Et, le regard, se retournant,

    
Voit la route que jamais


    On ne pourra à nouveau refaire.

    

Passant, il n’y pas de chemin

    
Seuls des reflets sur la mer…



    Il y a quelque temps, en ce lieu


    Où les bois se couvrent à présent


    D’épines,

    
On entendit un poète crier

    
« Passant, il n’y a pas de chemin,

    
On trace son chemin en marchant… »



    Pas à pas, vers après vers…

    

Le poète est mort loin de son foyer,


    Le recouvre la poussière d’un pays


    Voisin.


    En s’éloignant, on le vit pleurer


    « Passant, il n’y a pas de chemin,


    On trace son chemin en marchant… »



    Pas à pas, vers après vers...



    Quand le chardonneret ne peut


    Chanter,


    Quand le poète devient pèlerin,


    Quand à rien ne sert de prier,

    
« Passant, il n’y a pas de chemin


    On trace son chemin en marchant… »



    Pas à pas, vers après vers.



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