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La fausse note

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Un lent itinéraire pour arriver à ce chemin, longue marche arrêtée dans son temps. Ses pas, remède à sa fragilité et ses blessures rythment ses pensées, qu’elle retrouve après un vide qui pourrait s’appeler oubli.

Oubli, unique protection du regard de l’autre, des autres dans cette ville anonyme où elle croise autant de corps en mouvement que de douleurs enfouies et masquées sur des visages inconnus.

 Elle croyait trouver un lieu,  pour la poursuite de son face à face intérieure, tel un point fixe immobilisant son passé douloureux, lieu d’un détachement nécessaire.

Elle a trouvé son présent, son  issue sans se résoudre à faire demi- tour.

Elle s’est surprise à sourire à apprécier de petits gestes anodins mais qui présageaient un espoir à la vie, à écouter et discerner les paroles, les regards ou les gestes d’autrefois, ceux qui relevaient de la promesse ou de l’imposture, de  la vérité et du mensonge.

Elle a toujours tu ses blessures  sans imaginer qu’elle puisse éveiller un intérêt à les faire deviner.

Meurtrie mais vivante,  elle  poursuit sa marche dans un relatif apaisement.

Simplement panser et guérir  ses blessures en délaissant une quelconque substance de mémoire qui trahirait,  déformerait, détruirait un présent qu’elle se construit dans son temps.

Les mots gravés sur le papier lui viennent en aide pour rompre l’oubli de regards, de gestes, de paroles douloureuses qui ont éteint, progressivement, insidieusement, sa petite lumière l’entraînant dans une défaite, dans l’abîme  orchestrée sans cadre ni mesure.

Soliste,  pas de place à la fausse note pour  une parfaite harmonie.

L’amour se joue à deux telles les mains sur le piano accordé pour une douce mélodie offerte en partage.

Le chef d’orchestre a déserté son nouveau décor emportant sa baguette folle et la cacophonie agressive et agressante déferlant dans un décor hostile.

 Elle respire au son d’une mélodie retrouvée, la sienne, jouée dans le respect d’une partition aux notes qui résistent au temps. Don d’elle-même, humanité retrouvée pour un refrain d’amour sans aucune imposture.

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