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Dérive

rue deserte.jpgLa nuit, démon de ses rêves a levé ses secrets et le petit matin a jeté innocemment sa lumière blanche de l’hiver laissant son corps épuisé vibrant comme l’orage.

Son esprit est vide, les rues désertes et son regard se voile comme épuisé d’avoir trop cherché, elle ne sait plus quoi,  d’ailleurs.

Elle sent venir en elle le désespoir de l’âme qui souffre de ne pouvoir trouver refuge, un refuge apaisant.

Apollinaire  à cet instant précis ne peut lui venir en aide.

 Un jour viendra, couleur d’orange , un jour d’épaule nue…Les poètes sont ses frères lumineux et lamentables. Chevaliers des mots qui chevauchent les contrées imaginaires, ils lui offrent, aux aurores désolées, des lunes d’or lointaines…Ils sont les trésors enfouis de sa solitude, ils sont les joyaux dont se parent son âme.

 Elle se surprend à  douter de son étrange voyage et les mots s’assombrissent et s’entremêlent dans les fils d’or, fils barbelés de sa mémoire qui défaille.

Elle n’ose rêver ses bras, ses caresses timides, ses étreintes féminines, le rythme de son corps sous l’emprise des désirs et pourtant c’est ce qui lui fait continuer son chemin de traverse sans juge ni témoin, sans regard et sans voix.

Elle se surprend aussi à vouloir interrompre sa longue marche pourtant tant désirée.

Impatience devant le temps qu’elle ne peut plus remonter.

Arrêter le temps pour quelque temps.

Pour quelques mots dérivés au gré du vent qui la fait chavirer.

Dérive inéluctable qui réchauffe ses nuits et ses jours aussi.

 

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