La construction d’un château en Espagne tout près d'une petite chapelle romane pourrait être le début de cette histoire. Elles se sont observées longuement lors d’une partie d’échecs. Le silence, élément du décor.Des pas qui résonnent sur des pavés verdâtres. La partie s’avérait longue. Une partie sans perdante ni gagnante. C'est ce qu'elle avait cru. Autant de stratégies sur un échiquier de fortune, autant de mots révélant ce qui lui semblait d'un autre monde et si présent dans cet autre temps. Rêver sans jouer, aimer à se perdre mais vivre ou s’attacher . Un face à face sans les armes trop longtemps affûtées, déposées à ses pieds. Seulement l’amour entre ses mains nues.
La parole. Elément d'un autre décor qui rythme ses déplacements . La parole donnée, écoutée comme une promesse d’amour attendue. Des envies d’y croire pour construire....c'est ce qu'elle pensait.
Le temps. Combien de temps à attendre le temps ? Un temps sans aiguille. Un temps sans écran aimait-elle se fredonner. Mais est venu le temps où une partie d’elle-même s’est gravée indélébile, sur chaque pierre d'une construction,illusoire et fragile aux fondations incertaines. Chaque pierre lui faisant perdre ses defenses dressées comme des cathédrales de papier.
Seul son amour , par des mains nues, offert en partage. Jeu de dames échec et mat sur un plateau d’ivoire où l’évidence refuse une quelconque stratégie. Comme un fou elle poursuivra sa dame en diagonale, diagonale du fou à entendre une invitation au voyage sur des chemins de traverses.