Noir et blanc comme ces machines infernales, plus colorées au fil du temps, et construites au gré de ses inspirations.
Monologue propice pour dérouler le temps et cette histoire sans lendemain.
Absence regrettée dans un autre temps et désirée dans son nouveau présent.
Absence pour un ultime voyage loin des naufrages er dérives meurtrières.
Plaisir retrouvé dans les mots glissés comme une construction avenir.
A venir pensera-t-elle.
Un jour peut-être, elle peut y croire. Elle savoure ce nouveau présent dans des moments d’apaisement pour de futurs éclats de rire qui ne voleront plus en éclat.
Son intimité partagée dans des lieux de fortune lui reviennent à l’esprit. Sans toit ni loi.
Un toi sans loi. Espoir qui peuple un réel de soi, dans soi et sans soie. Espoir qu’elle saisit sans retenue à pleine main, dans un silence salutaire, seule face à elle-même.
Quand elle a ouvert le roman d’A. N, journal d’hirondelle elle l’a lu d’une traite.
Décor connu pour le vivre de si près.
Ne s’est-elle pas réveillée un matin sans rien savoir de ce qu’elle était, juste une obscurité pour s’interroger, en un temps court, sur son identité.
Privilège d’une amnésie, liberté à l’éveil de se réinventer, de se propulser dans un autre réel de son vivant et pourtant avec une peur de ne pouvoir s’en échapper qu’un instant.
Elle se souvient des matins à s’inventer un possible pour cacher ses douleurs qui s’imprégnaient sous sa peau à lui faire renoncer à toutes sensations de plaisir à tout accord harmonieux. Eric Sati l’accompagnait, solitaire comme une anesthésie du vivant, de son vivant devenu mort.
Elle a relu, tel un naufragé sur un radeau de fortune, les derniers mots écrits, mots détournés de celles qui les avaient inspirées, autrefois, clandestine. Seule, une image désormais lointaine et froissée se dessine, esquisse inachevée et désordonnée révélant les promesses et les impostures déclarées.
Ses lectures, ses inspirations font écho dans une pièce habitée par des variances mélodieuses.. Une musique de fond mais une musique qui du plus profond d’elle-même s’incruste pour rompre cette anesthésie sensorielle éprouvée.
Elle s’offre dans un partage virtuel un nouveau paysage.
Arrêt sur image dans cette ville anonyme. S’imaginer parcourir un chemin plus glorieux.