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Des chemins...

vers la mer.jpgIl faudra encore en tracer des chemins

pour s’extasier dans des perles de rosée

au détour de la plume du poète

qui estompe les couleurs

pour ne pas aveugler.

Il va falloir encore chasser ces pas bottés

qui saccagent les sentiers parsemés d’herbes folles

en criant toute leur haine, telle une meute en furie.

 

 

Tracer des chemins sur la mer……

 

Illustration Maria D

 Pour qui, comment quand et pourquoi?

Contre qui? Comment? Contre quoi?
C'en est assez de vos violences.
D´où venez-vous?
Où allez-vous?
Qui êtes-vous?
Qui priez-vous?
Je vous prie de faire silence.
Pour qui, comment, quand et pourquoi?
S´il faut absolument qu´on soit
Contre quelqu´un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,
Car un enfant qui pleure,
Qu´il soit de n´importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c´est abominable d´avoir à choisir
Entre deux innocences!
Que c´est abominable d´avoir pour ennemis
Les rires de l´enfance!
Pour qui, comment, quand et combien?
Contre qui? Comment et combien?
À en perdre le goût de vivre,
Le goût de l´eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles!
Mais pour rien, mais pour presque rien,
Pour être avec vous et c´est bien!
Et pour une rose entr´ouverte,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle d´abandon,
Et pour ce jardin qui frissonne!
Rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire éperdument,
Mais tout donner avec ivresse
Et riche de dépossession,
N´avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d´une cour au murs gris
Où l´aube n´a jamais sa chance.
Contre qui, comment, contre quoi?
Pour qui, comment, quand et pourquoi?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l´eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles.
Contre personne et contre rien,
Contre personne et contre rien,
Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
Mais pour une respiration,
Mais pour un souffle d´abandon
Et pour ce jardin qui frissonne!
Et vivre passionnément,
Et ne se battre seulement
Qu´avec les feux de la tendresse
Et riche de dépossession,
N´avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne plus parler de poésie,
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d´une cour aux murs gris
Où l´aube aurait enfin sa chance,
Vivre,
Vivre
Avec tendresse,
Vivre
Et donner
Avec ivresse!

 
Barbara, Perlimpinpin

Commentaires

  • Le tunnel sous la Manche est un bon début mais rendant suffisant. L'Humanité aura grandi lorsqu'elle aura sorti la tête de l'eau et saura marcher dessus.

    "Pour qui, comment, quand et combien?
    Contre qui? Comment et combien?"

    Ciel ... Les questions qui traversent des ères et ne trouvent toujours pas de réponses. (sourire)

    Amitiés

  • Des chemins SUR la mer ce qui fait la différence avec le SOUS. la Manche(sourire) à la lumière..... la tête dans les étoiles contre personne et contre rien juste pour trouver un point de fuite un point du jour pour une esquisse au goût de tendresse.
    Bien à vous à demi mot

  • Je suis venue et revenue
    partie et repartie
    ne sachant que dire sinon merci
    et ce matin j'ai envie de vous déposer cela


    "La mano contra la luz

    No somos más que un débil saco
    de sangre y huesos,
    y un alfiler, verdad, puede matarnos;
    pero corre en nosotros la semilla
    que puede dejar fuera de nosotros
    la mariposa única,
    de luz sólo y de sombra sólo y sólo nuestras,
    sin piel, red, ni armadura,
    ni posibilidad de ser cazada por nada humano ni divino;
    el ser invulnerable,
    inmaterial, tan largo como el mundo,
    que colma, libre, lo infinito
    y sale de él a lo imposible."

    Juan Ramón Jiménez


    La main contre la lumière

    Nous ne sommes rien qu'un faible sac
    de sang et d'os,
    et une épingle, en vérité, peut nous tuer ;
    mais en nous coule la semence
    qui peut laisser s'échapper
    le papillon unique,
    de lumière seule et d'ombre seule seulement nôtres,
    sans peau, sans filet ni armure,
    sans rien ni personne qui
    puisse l'attraper ;
    l'être invulnérable,
    immatériel, vaste comme le monde,
    que, libre, comble l'infini
    et qui en sort vers l'impossible.



    Juan Ramón Jiménez (traduction : Bernard Sesé)



    Belle journée ensoleillée
    et encore merci

  • C'est moi qui vous remercie de déposer vos mots dans cette si belle langue qui est la vôtre et qui vous ressemble: force douceur et poésie tout cela révélé par votre écriture mais aussi par vos oeuvres que vous m'autorisez à publier.
    Bien à vous Maria D

  • Virtuelle, j'aime cette révolte.En effet le coeur n'est humain que dans la mesure où il se révolte.Oui il faut protester, contester, hurler et agir dans la mesure de nos moyens.
    Bravo et merci.
    Renaud

  • "Le principe de la marche"

    --
    Le principe de la marche,

    Un pas devant l’autre,

    Déséquilibre mouvant

    Jalouse les volutes fantasques

    Des mouches autour de la lampe



    Comme ne pas de tracer des lignes droites.

    Ou bien on ne comprend pas

    Leur but, autre que de faire vrombir

    Les ailes, se maintenir en suspension

    Dans une pièce cathédrale,remplie d’échos.



    Le principe de la marche,

    Aligner ses pas, identiques,

    Oui, bien sûr -à suivre une direction-

    - Aller vers – le but affirmé,

    dans les traces renouvelées, de sentiers explorés.


    Mais les obstacles même, ignorés par la carte

    Les reliefs empâtés, les failles tragiques

    S’ouvrant sous les pieds,

    La fin brutale du plateau – suspendu,

    Rages et rumeurs géologiques.



    La volonté s’arrête

    Autant qu’on ôterait les ailes

    - de l’insecte -

    Soumise aux volutes des vents,

    Et, on s’étonne de ne pas marcher droit.

    - Et vers quel destin ?






    RC - 2 mai 2013

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