Ils se prenaient pour des poètes en survolant les voiles de brume, déposant sur les lignes, leurs émotions sans faux fuyants à la plume d’argent.
Ils ne savaient pas que l’éveil se dresserait à la couleur du sang et que les larmes creuseraient des sillons boueux.
Ils chantonnaient des vers, tourbillonnaient pieds nus dans des danses joyeuses, le regard enguirlandé de songes, les cheveux emmêlés, les lèvres affriandées.
Ils ne se doutaient pas qu’il faudrait se tenir à l’envers pour une course effrénée les chevilles entravées, ballotés au rythme des défaillances.
Ils avançaient confiants dès le lever du jour propulsés au devant, le cœur rempli de chimères.
Ils ne se doutaient pas de l’imposture entre l’ombre ou l’exil par delà l’infini désordre du monde.
Commentaires
Ils ne savaient pas
Ils ne se doutaient pas
mais
Ils apprendront
et ils enseigneront
J'aime beaucoup les deux dernières lignes.
je crois qu'ils savaient
mais l'espoir
chevillé au corps
ils avançaient
quoi faire d'autre ?
Ils ne se doutaient pas de l'ordonnance merveilleuse de l'orbite, vers laquelle leur ferveur sauvage dégoûtée, en rupture avec l'infini désordre du monde, se laissait dériver sans souci d'une oeuvre.
Joyeux Noël.
Joyeux Noël.
Définir les mots par la poésie !
Je vois celui-là pour la bêtise ...
Joyeuses fêtes !