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La vie me promène

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« La vie me promène sans but, dans la terrible solitude où mes fantômes m’ont laissé. Ils traînent de lourdes chaînes, celles qui me lient à leur souvenir. Leur poids est celui des serments auxquels je n’ai pas été fidèle, celui de leurs mains que je n’ai pas serrées, des baisers que je leur ai refusés. Le sentiment de ne pas avoir accompli le geste qui s’imposait dormait depuis longtemps en moi, d’un sommeil de chat, toujours aux aguets. Aujourd’hui il est insistant, impossible à écarter, accompagné de son fidèle compagnon : le souvenir des promesses non tenues. » (p. 208)

 

La mauvaise rencontre, Philippe Grimbert, Grasset, 213 p

Commentaires

  • Ô nostalgie des lieux qui n'étaient point
    assez aimés à l'heure passagère,
    que je voudrais leur rendre de loin
    le geste oublié, l'action supplémentaire !

    Revenir sur mes pas, refaire doucement
    - et cette fois, seul - tel voyage,
    rester à la fontaine davantage,
    toucher cet arbre, caresser ce banc...

    Monter à la chapelle solitaire
    que tout le monde dit sans intérêt ;
    pousser la grille de ce cimetière,
    se taire avec lui qui tant se tait.

    Car n'est-ce pas le temps où il importe
    de prendre un contact subtil et pieux ?
    Tel était fort, c'est que la terre est forte ;
    et tel se plaint : c'est qu'on la connaît peu.

    Rainer Maria Rilke

  • La nostalgie des lieux ne peut se soustraire à la nostalgie des émotions qu'ils suscitent non?
    Bien à vous

  • L'est où V votre commentaire ?

  • ???????

  • Tout à l'heure annoncé il n'apparaissait pas...décalage...Sourire, grand!

  • Les lieux anciens nous attendent au détour parfois de lieux de hasard; leur porche autrefois distraitement franchi nous le franchissons, graves soudain, sous un porche de l'autre côté de leur monde et de lui à des années lumières. Commence alors le poétique voyage...

  • Voyage singulier?

  • La vie sans but… dans l’inobjectif marasme des projets qui dessinent demain. Mais manitenant-tout-de-suite, seule un seconde de vie reste accrochée à cet incipit d’ipséité. Tout le reste du temps nous accorde à la flamboyance de ce que nous croyons perdu.

  • Le temps nous accorde l'éveil devant ce que nous croyons avoir réalisé comme de nos inaccomplis mais il y a toujours quelque chose qui nous échappe au seuil de la raison pour franchir sereinement la porte des émotions verrouillée par des fantômes bien trop fidèles.

  • Voyage aux confins des singularités.

  • Les fantômes bien trop fidèles n'attendent que le coup de grâce...

  • La geste qui adoube nos jours dépasse infiniment notre pouvoir de tenir authentiquement une promesse comme le cercle invisible mais pressenti dépasse les angles de vues qui le composent.

  • Très inspirée...
    Bien à vous

  • Euh...Excusez-moi.

  • Pourquoi vous excusez-vous? Par la fréquence de vos commentaires j'en déduisais que mes lignes étaient source d'inspiration pour vos mots mêlés aux miens. Bien à vous

  • La conjugaison des deux rend l'épée infiniment plus lourde au-dessus de nos têtes.
    Mais elle s'y trouve, de toute façon, puisqu'il n'est pas de chemin sans son rendez-vous manqué...

  • Adoubement, épée...une vie hors du temps dans des rapports féodaux où les rendez-vous sont manqués par mon absence...(sourire)
    Merci pour votre passage suzerain (re-sourire)

  • J'évoquais l'épée de Damoclès...

  • J'avais compris Bifane ...je suis surprise que cette note extrait de "la mauvaise rencontre" vous évoque ce que vous en révélez comme interprétation.
    Il s'agira de se vêtir d'une armure pour se protéger et non de s'armer de la toute puissance à ses risques et périls.

  • Ou d'apprendre à apprécier ce que les regrets et les remords peuvent avoir à nous enseigner...
    Il me semble que les épreuves, quelque détour qu'on prenne, quand elles nous attendent, il n'y a pas moyen d'y échapper.
    C'est moi qui suis surpris d'avoir une interprétation si "originale". Grimbert nous parle d'inaccompli, de promesses non tenues, de serments trahis... Comment n'y pas voir les revers qui nous attendent quand nous nous égarons par là ? L'idée de dette s'impose, je trouve, à laquelle nous ne coupons jamais, si finauds que nous soyons.

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