Sur le bout de la langue les mots s’interdisent à se soustraire à la voix dans la succession des silences.
Chercher les mots suspendus qui figent le regard et paralysent le corps dans l’attente d’une éclosion confrontant tantôt l’oubli tantôt le refus des effacements.
Les fuir ou les convoquer à la barre du langage dans un surplus de souffle à maintenir la vie.
Les mendier, les extirper du fond de l’âme et affronter ce qui les a inspirés, ce qui relève de l’oubli volontaire, de ce qui se préserve et dont on espère le retour.
La défaillance du langage vécu comme dernier visage comme ultime naufrage sur un fil tendu arrêtant le temps.
Ecrire et signifier ses défaites sur des espaces à prononcer le réel dans ses conquêtes sur les origines à devenir.
Quand le mot lui fait défaut la ligne se brise ou se suspend aux malentendus.
Commentaires
Si juste.
Certains mots tuent, d'autres guérissent, certains mots sont des armes et d'autres des caresses. Entre les deux, les banals malentendus et leur petite voix de barbelé acide; c'est nous qui y sommes suspendus, attendant qu'on nous en décroche...
Merci de votre passage...aux mots suspendus et du regard bienveillant.A vous
"Tous ces mots terribles"... et si doux pourtant...
Terribles?Est-ce la peur du vide ressentie?Bien à vous
Il est juste que les mots défaillent durant le périlleux passage.
Jolie métaphore (sourire) Bien à vous
Les mots je m'en lasse, je commence à préférer les gestes et leurs intonnations, les mains parlent, le regard aussi, la démarche aussi, les mots sont une pure réflexion de l'esprit et ne disent pas toujours la vérité, on joue avec comme on fait des tours de manège.
Le mot ne serait-il pas le bourgeon invisible de la langue qui se donne au regard, à la main qui oeuvre dans la recherche de la vérité?
S'en lasser ou le laisser en suspens le temps de faire un tour de manège pour revenir aux origines?(sourire)
Bien à vous
"Quand le mot lui fait défaut la ligne se brise ou se suspend aux malentendus."
J'inverserais volontiers cette proposition...
Silence.....volontiers...sourire sans malentendus
très touchée par vos textes , heureuse de la découverte de votre blog.
La sensibilité et la lucidité de votre regard donnent une beauté supplémentaire à ce qui se dégage de vos...mots.
Merci pour ces si précieux partages
Michèle
Merci pour votre regard et vos mots partagés aux miens.
A vous