C'est au mur de l'oubli où l'on achève les décombres que tu verses les quelques gouttes de souvenirs infiltrant ton esprit érodé.
Tu as porté les pierres, tel un tâcheron érigeant ses rêves, pour des constructions fragiles où tes intuitions sur le fil du hasard n'étaient qu'un pari sans voie.
Le temps a du retard sur tes impossibles vertiges, le temps a du retard sous tes paupières closes que le silence encombre d'un réel refusé.
Le temps, sais-tu qu'il te viendra à bout- à bout de souffle dans cette danse pathétique où l'on perd pied de trop de faux pas dans cette cacophonie de fausses notes ?
Commentaires
Car la mort ne nous appartient pas. Immobile ici, elle est vouée à l’errance perpétuelle. C’est une allumette qui a déjà servi, c’est une couverture de cendre froide posée sur des images. Elle est bien moins qu’un nuage vidé de sa pluie, bien moins qu’un repos obsolète, qu’une guérison intempestive, qu’un temps arrêté. Elle n’occupe aucun lieu, elle est un désert déserté, un champ sans terre, une voix sans parole. Ceux qui vont à sa rencontre ne reviennent jamais. Elle rejoint la solitude des espaces muets, la perte des courroux du temps, la négligence des souffles que seules quelques caravanes de passage ressuscitent, l’instant du franchissement d’une mémoire réminiscence, avide et nostalgique d’autrefois. La vie s’attache à un malgré tout. Un malgré l’effort, un malgré la souffrance, un malgré l’angoisse de la mort. C’est la tonicité à l’épreuve du tragique. La puissance de l’instinct qui traduit l’amour en beauté, en bonté, en meilleur, puisqu’il n’y a rien d’autre que des vies qui échouent, des échecs recommencés sans jamais suffire, du temps qui valide nos impuissances. Elle n’est pourtant rien, sinon la forme la plus achevée du vide.
Merci B pour ces concepts philosophiques partagés et pour l'aisance de votre plume connue et reconnue.
Bien à vous
Ton style , ton rythme et ton phrasé me sont fammiliés. J'aime toin écriture et particulièrement le dernier paragraphe.