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  • Au fil des riens

     

    attente.jpgAu fil des riens, au gré du temps, dans la démesure d'un vent destructeur elle a construit des châteaux de cartes sur des lignes tendues à l'hégémonie du rêve.

     

    Combien de premières fois, combien de dernières fois laissées à l'usure du temps sur des pages de rêves abandonnés ?

     

    Combien d'énigmes à la vie révélant l'exaltation des accomplissements comme la force du désespoir ?

     

    Tu n'attends rien de plus que ce que tu construis sans illusion trompeuse.

    Aucune condamnation à des répétitions, à des plagiats de toi-même seules les aiguilles accrochent tes émotions provisoires sur des espaces à conquérir, sur les oublis de tes défaites.

     

    Viendra un jour ou les châteaux de cartes seront balayés par une brise d'espoirs pour faire place aux châteaux de verre aux mille éclats de lumière froissant les rappels au temps passé.

     

  • Défier et dénouer

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    Quand  ta mémoire n'imprime pas, ce sont les mots qui se livrent aux souvenirs comme des grondements annonçant les orages de tes trébuchements d'autrefois aux  heures des révoltes étouffées, des impuissances à construire l'invisible.

    Les mots compagnons de  tes voyages t'ont permis de revenir du désert où les empreintes gravées t'indiquaient le chemin des trébuchements au bord des précipices.

    Tu as défié l'aube tel un somnambule qui se jette à l'aveuglée dans le vide d'un réel déformé.

    Tu as dénoué les jours assombris comme on recoud la toile effilochée pour redonner à tes yeux un peu de l'innocence perdue.

    Le temps s'est étiré sur les murmures fredonnés, les images aux sourires immobilisés des illusions construites et les mots se sont glissés au creux de tes silences pour te réapprendre à dire, te reconquérir à vivre.

     

  • Ecrire ton existence

    plume.jpgLe jour où écrire ne voudra  plus rien  dire pour elle, le jour où écrire ne dira plus rien, que quelques  borborygmes émis dans une indécence courtoise, alors elle refermera le livre blanc sur la plage déserte que le vent emportera.

    Ecrire pour se soustraire à ne pas dire, pour retenir le souffle de l'immédiateté corrompue.

    Ecrire pour faire surgir le doute du je et de l'être confondus.

    Ecrire pour  rivaliser avec la mort comme on décline une connivence aux mots qui se figent dans le temps sur les pierres funestes des anonymes complices pour un dialogue différé.

    Ecrire pour faire appel aux souvenirs avant qu'ils ne s'éteignent, écrire dans un pari dérisoire de représentations d'un réel construit, d'une rencontre possible avec les images provisoires immobilisées.

    Ecrire pour conjuguer  le verbe qui agit sur l'idée que l'on se fait du temps sans regret et sans remord.

    Jeter  sur les lignes, les points d'interrogations que la vague dépose sur le sable telles des épaves de quelques naufragés qui scrutent le temps qui s'éternise.

    Ecrire et signer l'éternité de la langue sur l'érosion de l'auxiliaire être transfiguré.

     Ecrire pour que  la main qui a  effleuré ta peau  laisse une empreinte murmurée sur la page blanche des  dires étouffés pour que les mots gravent que tu as existé.

  • Le leurre des ignorants

    lucian freud.jpgLe leurre des ignorants se révèle dans ce jeu de société où les perdants ne s'inscrivent ni dans l'inexorable fatalité du Destin, ni dans la fuite aveugle pour en échapper.

    Et si l'obscurité était une stratégie d'existence pour taire le bruit des idées reçues, des fatras de clichés qui s'amoncellent outrageusement comme des vérités, des certitudes absolues.

    Elle reste en éveil en toute sérénité pour conquérir le silence tapageur et vaincre l'immobilisme ravageur des idées inquisitrices.

    Son regard porté sur le monde inspire les mots sur des lignes tendues comme elle se fraie un nouveau chemin en suivant ses empreintes dans une « destinerrance » consentie.

    Le mouvement des « à venir » cette part d'inconnu dans l'existence se structure de la fidélité des infidélités aux interprétations temporelles de son être interpellé.

    Et si c'était cela vivre: de mettre en lumière la singularité de son existence en la rendant plus visible?

     

     

     

  • Accusés défendez-vous!

    Freud.jpgPour Marie-Hélène Brousse, psychanalyste : réfléchir, penser, c'est sans doute encore un péché, au pays de l'athéologie comme dans celui de certains croyants. Et, quelle que soit la menace, nous ne renoncerons pas à Freud.

    Malheur aux hommes de désir, si c'est un désir de regarder en face le réel de la condition humaine.

    Un mot sur le titre, d'abord : on entend en sourdine le Crépuscule des dieux, cible qui contribua à rendre célèbre l'auteur du traité d'athéologie, que l'homophonie permet d'entendre comme « traité de la théologie », ce qui n'est pas sans faire interprétation.

     La couverture, Freud sur fond d'Enée conduit aux enfers (à la manière de Jan Bruegel), renforce l'idée de chaos et de destruction. C'est Freud aux enfers. Selon M. Onfray, il l'aurait bien mérité. La quatrième de couverture ne mâche d'ailleurs pas ses mots : conquistador, incestueux, drogué, falsificateur, phallocrate, misogyne, homophobe et compagnon de route du fascisme, qu'il a bien failli, notons-le en passant, accompagner jusque dans les camps que les nazis se préparaient à lui faire connaître de l'intérieur.
     
    Vous aurez compris que M. Onfray se met dans la peau de l'inquisiteur et qu'il se recommande de la morale, athéologique bien sûr, pour envoyer Freud rejoindre le diable auquel, Dieu merci, il ne croyait pas puisqu'il était agnostique.freud2.jpg

    Peuples écrasés, honnêtes gens sains de corps et d'esprit, femmes, homosexuels, et démocrates sont appelés à con-damner Freud, sous peine de subir le même jugement.

    Réfléchissons avant notre départ pour l'enfer auquel, psychanalystes, nous sommes promis.  Mais, quelle que soit la menace, je n'y renoncerai jamais, comme Freud.

    Nous sommes dans cet ouvrage en terrain connu, pas tant parce que ces accusations, déjà portées tant de fois par le passé de façon souvent plus talentueuse, restent vaines pour qui se donne la peine d'ouvrir un livre de Freud, tant y sont manifestes le souci de l'argumentation rationnelle et une bienveillance à l'égard de la faiblesse et de la douleur humaines.

    Non, nous sommes en terrain connu parce que rarement un livre rend aussi accessible la logique de cette instance clinique dégagée par le génie freudien : le surmoi. Sa vertueuse férocité d'accusateur public y éclate page après page.

    Il est arrivé à M. Onfray de faire grand cas, avec raison, des philosophes libertins. Ce furent des gens sérieux que la recherche d'un plaisir hédoniste conduisit d'un « libertinage savant » critique des textes religieux à un « libertinage des ténèbres » sadien qui nouait la jouissance, comme impératif, à la mort, de l'autre, naturellement. Avec le Crépuscule d'une idole, nous y sommes.

    Or, comme l'écrit Jacques Lacan dans un texte magnifique, Freud est un homme de désir. Il sut mettre au service d'un savoir objectif son intimité, n'hésitant pas à avouer ce que chacun de nous cherche à (se) cacher : ses rêves, ses petits secrets, ses fantasmes [...] et aussi ses erreurs.
    A l'heure où le mot d'ordre est celui du surmoi qui étale son impératif catégorique dans les médias, malheur aux hommes de désir, si c'est un désir de regarder en face le réel de la condition humaine.

    Le combat du XXIe siècle est celui de la jouissance contre le désir.

    Mais comme Dieu est mort et que, du coup, tout est soit interdit, soit obligatoire, le désir a de beaux jours devant lui car il a partie liée avec la vie, pas avec l'enfer et ses bonnes intentions.


     

  • Empreinte

    empreinte.jpgLes conditions de tes silences  sont à la mesure de tes démesures consenties.

    Quand les mots se substituent aux pas de tes lucidités c'est une marche rythmée par le métronome des solitudes qui annonce le chemin de tes incertitudes aux brèches de tes espoirs.

    Incertitudes construites dans un mouvement perpétuel où les doutes d'autrefois révélaient les quêtes dérisoires partagées  par des conteurs en équilibre, sur les lignes d'écrits où le verbe conjuguait des complicités mensongères et anonymes.

    Rien ne ressemble plus à un jour qui se lève qu'un autre jour qui s'invente d'aiguille en aiguille sur un cadran témoin ou sur une toile effilochée des oublis à suturer.

    Tout s'invente, tout se transforme sur les pages blanches des émotions. Tout se traduit et se comprend sur le fil des interprétations dans un équilibre instable suscitant l'éveil constant.

    Rien n'est plus belle rencontre avec soi-même dans ses renoncements aux meurtrissures et dans ses conquêtes sur le temps apprivoisé dans l'ignorance des impostures du passé et des certitudes mortifères.

    Ta bouche ne gardera que l'empreinte des humanités et ton regard,  la fin des barbaries.

     

     

  • Silences tapageurs

    temps.jpgIl y a des exils salutaires.

     Il y a des silences tapageurs dans la rencontre fortuite avec  soi-même , arrachée au temps  sans repère ni attente.

    L'essentiel n'est pas dans l'action, pas plus dans la réalisation de l'utile mais dans la profondeur avec laquelle tu vis les choses.

    Quand ta voix se tait, quand tes mots se manquent  ton regard scrute un espace décomposé et vermoulu que ton esprit revêt dans la fiction d'une oeuvre à recomposer.