Quand elle convoque les mots c'est à la barre des spontanés en toute liberté pour des « je » de séduction à la cour des droits où l'innocence défend la force des oublis et des renoncements.
Sa seule défense, les mots blessés dans une gorge froissée qui ont tapissé les fonds de l'esprit aux prises des regrets , sur les amas d'amertume sans témoin.
Les mots légitimant son existence au tribunal des réels en fuite comme autant de circonstances atténuantes aux blessures infligées.
Elle se surprend à mendier les mots à la raison dans l'illusion d'une aumône jetée à l'esprit comme un piège aux émotions emprisonnées.
Attendre les mots qui viennent comme on attend d'une première rencontre, la fin d'un péril inventé.
Attendre les mots couchés sur des grains de papier comme des grains de peau offerts en guise de victoire aux blessures pansées.
Attendre pour une rencontre dans un premier rendez-vous rythmé au pas de l'innocence défiant les fuites à grandes enjambées qui ont ponctué autrefois les déchirures accomplies.
Sa seule défense.
Les mots qui ont ridé sa peau meurtrie au fil du temps dans l'indifférence « des hier et des maintenant. »
Les mots courtisant la blessure et la sublimant sur des lignes de fortune dans un face à face avec l'absence et la présence qui se dispensent des devoirs ,sur les ruines de constructions à venir.
De ceux tantôt provocateurs d'un réel construit dans la toute puissance de la plume dressée à conquérir les possibles hors du temps, ou de ceux dociles à se déployer dans la sublimation des éveils qui se jettent à l'encre des espoirs.
Les mots de ceux qui font tomber de l'intérieur, qui se bousculent dans les trébuchements des incertitudes pour se sentir en vie.
De ceux qui se permettent des envols dans les vertiges de l'apesanteur en toute liberté.
De ceux encore qui ont du talent et qui révèleront que la mort en a tout autant sur les lignes posthumes tracées comme d'ultimes détours au silence provoqué.
Un jour s'écrira le silence sous les paupières gonflées de l'encre des maux tus.
Commentaires
" Notre joie de nous voir enfin ne sera pas de préciser ou de confronter nos pensées respectives, bien au contraire. Nous savourerons le plaisir de parler de tout et de n'importe quoi, si seulement nous parlons, avec une personne dont chacun aura tantôt entendu le fond.
Nous sourirons au silence,
Il sera notre oeuvre présente. "
Oups ... Je ne trouve pas les mots à déposer telle empreinte d'un passage matinal et caféiné...
Touchée ? non c'est pas l' terme exact ..
Déstabilisée ? non plus.
Confrontée? je crois qu'il y a de ça.
Confondue ... oui j'crois que confondue rejoint l'état dans le lequel m'a plongée cet écrit.
Liseuse d'âme Virtuelle ? :)
Sincères amitiés
Cat
Cat.La confrontation, le mariage des mots comme autant de reconnaissance d'autres " maux " confondus, confondant les esprits témoins à la barre des murmures partagés.
A vous
"Un jour s'écrira le silence sous les paupières gonflées de l'encre des maux tus."
j'ai toujours pensé qu'il y avait plus à dire avec les yeux qu'avec la bouche.
La poésie fait partie du silence.