Accepter la défaite de la parole donnée, détournée par les coups de scalpels que la raison engendre.
Sentiment de la puissance des mots et de leur impuissance à les décortiquer en petits morceaux arrachés à des dictionnaires intimes qui trahisent les définitions de chacun dans des assemblages discordants, révélant l'impossible harmonieux à aimer, voire à s'aimer.
Combien de temps a-t-elle parcouru le discours de son « elle »et de ses dysfonctionnements pour comprendre ce qu'elle lui infligeait de silences corrompus.
Combien de temps à tenter de se dire, de lui dire comme une vérité absolue au risque de la perdre dans des lointains inconnus.
L'amnésie comme barrage à la folie destructrice, l'écriture comme paravent à la renaissance d'une parole étouffée.
Commentaires
La parole n’a pour défaite que sa part sublimée. Sa désespérance demeure sa trace la plus indélébile aux vertiges qui nous secouent. Dire n’est pas s’aimer, s’est juste soulever de soi l’incompréhensible qui terrasse et envahi nos fondements. Exulter pour ne pas mourir derrière les barreaux du silence.
L’oubli concrétise l’expérience de vivre, je crois. L’oubli est ce qui nous ouvre au nouveau, au perpétuel et nous ne cessons de recommencer.
Une interrogation qui ne serait pas positive en sa part d’effroi, ne pourrait pas nous conduire au creux de nos désespérances, et nous n’aurions donc plus de ressort à nous révolter contre le sort. Quel moteur, non ?
Merci B pour cette belle page philo.
Bien à vous.
je me retrouve dans ces mots... écrire pour ne pas sombrer dans la déraison... écrire comme on se raccroche à une bouée de sauvetage...
je m'en vais poursuivre ma lecture
A elvys Merci pour vos mots mélés aux miens et pour votre passage ici où la porte reste ouverte.
Je ne ferai aucun jeu de mot sur votre pseudo entendu "elle visse"...sourire