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  • Des fou rire rires de fous

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    Une journée lui a été dérobée malgré elle. Un jeudi, journée de repos quand elle était enfant pense-t-elle. Brouillard imposé sans baromètre ni  météo.

    Elle s’est retrouvée dans un décor froid dressé par un architecte fou. Décor où les plans auraient été inversés.

    Veillée,  son unique narratrice lui a conté  ligne par ligne cette page déchirée malgré elle. Avec tout son talent et  avec discernement, elle s’est appliquée à  lui reconstituer son roman inachevé par cette page déchirée et emportée par un vent inexorablement violent et imprévisible.

    Décor qui lui revient. Des bruits répétitifs de gestes incohérents, des pas qui s’ancrent involontairement au sol  dans des couloirs  où l’attente ne peut se vivre sans provoquer l’anxiété, où un arrêt sur le temps serait un faux espoir d’un train qui n’arrive jamais.

    Décor sombre où seule une veilleuse lumineuse rappelle un temps à ces automates désarticulés qui déambulent sans vie et sans réel.

    Une violence par une indécence exposée.

    Des souffrances et des douleurs qui rappellent l’absence de mains tendues. Des regards indifférents.

    Elle comprend mieux son histoire, une histoire reconstituée qu’elle s’est efforcée à lui conter. Histoire à quatre mains dans un décor glacial où la douceur s’est un peu perdue dans la chimie de friandises données sans aucun scrupule à des enfants privés de sourire, le temps d’une enfance volée.

     Ne s’est-elle pas sentie abandonnée elle qui ne savait plus lire ni écrire par tant de douleurs ? Elle l’a été mais dans un partage, elle a changé volontairement  le décor.

    Elle a  été « son ultime » à ajouter à l’infini les barreaux de son échelle posée sur un arbre vidé de sa sève et près à s’écrouler,  un soir, avant de lire ses mots comme pour y comprendre ses appels.

    Rappel à ces partages  de douleurs mais aussi partage de fou rire, rire de fous  en toute dérision comme une défense. Elle ne pourra plus  leur donner ses mots,  un clin d’œil en toute liberté sera l’ultime échange qu’elle leur offrira. Elle, la trop libre de ses engagements de ses douleurs et bonheurs donnés en partage.

    Rebelle, son seul moyen de défense pour réagir dans un univers vécu comme carcéral. Cadre  se voulant protecteur et pourtant révélant tout ce qu’elle refusait, des violences plus insidieuses,  s’affichant en toute humilité , ce qu’elle appellera indécence.

  • Corps perdu et âme noircie. Opposition imagée.

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    33855937.jpgGauchère, cette obsession du renversement. Renversement d’un temps ou d’une échelle du temps. De l’autre côté du miroirou  le temps aussi bien que l’espace se trouvent inversés. On écrit la tête à l’envers, les mots se lisent dans l’un des sens choisi, aucun sens peut-être, même image tracée ou écartée (comme la trace et son écart)  pour l’indécence dénoncée. On souffre d’abord, on se blesse ensuite. Dans ce monde bizarre, il faut s’éloigner du but pour l’atteindre.

     

    Jeu de miroir des mots comme   « de l’agonie »  « en diagonal » …  « sur un échiquier où le pion devient la reine nue pour la seule stratégie  qui se tolère à la plume.

     

    « Trace l’écart » dans tous les sens qu’elle y met pour une réponse aux palindromes oubliés dans un repas (saper) oh !combien vaporeux. « Engage le jeu « que « je le gagne » celui qu’elle  a imposé en toute perversité.

     

     

    Elle a fait un rêve! Reine vierge veillée par un Ange doux.

     

    Elle a pleuré nuit et jour, et il a séché ses larmes, loin.

     

    Elle a pris ses ailes, et a fui d’une elle, a séché ses larmes, et armé ses peurs avec des boucliers de papier et des plumes encrées.

     

    Pour un temps de jeunesse qui s’est enfui révélant les cheveux gris qui couvrent sa tête.

     

    Et s’est endormie.

     

     

    Intuition révélée. Un monstre à ses côtés  qui n’a comme décor que le sordide, et pour seul intérêt le vide et le détour.  Un monde peuplé de mensonges  et d’orgies souterraines. Elle sévira ailleurs sans scrupule et sans honte,  ne craignant ni jugement  ni regard en son âme et conscience qu’elle a perdues  dans des lieux autrefois sombres qu’elle recherche dans une reproduction maladive.  Elle s’y complaît sans aucune moralité.  Elle a pris un chemin boueux et  artificiel,  celui abandonné un temps, le temps d’une destruction programmée qui lui faisait de l’ombre.

     

    Haine transformant un amour qui se déclinait en solitaire et qu’elle regrettera à jamais.

     

     

     

     

     

     

  • l'échelle et la robe de Cabrel



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  • Ultime ascensiion

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    Ne pas laisser la mort lui trouver du talent .Des mots qui la bousculent, elle, qui vit à contre temps à contre courant dans la puissance créatrice des amours romancés , dans un présent passé que pour  mieux se retourner, se détourner dans l’écriture.

     

    Ne lui a-t-elle pas dit  autrefois, qu’elle  lui donnait la mort quand ses mains n’écrivaient plus. Elle s’est forcée ce matin à accrocher  les mots pour franchir les quelques barreaux de l’échelle abandonnée dans son temps compté, compte à rebours.

     

    Ascension avec les quelques forces gravées au couteau sur un tronc de l’arbre marqué  par un cœur percé où deux noms disparaitront dans un ultime voyage dans le temps.

     

    Elle doute, elle qui connaît si bien les coups. Coups du hasard aimerait-elle penser ? Coups du sort, coups du destin. 

     

    Echo troublant ses sentiments et ses sensations. Elle a la certitude d’avoir commencé sa vie à deux depuis longtemps et elle  se retrouve à attendre cette vie. Etrange épreuve qu’elle subit.

     

     

  • La robe et l'échelle

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    Une chanson de Cabrel a fait venir ses larmes aux yeux. La robe et l’échelle. Une poésie dans les mots fredonnés et cette musique ponctuant toute la douceur.  

    Elle retrouve son monde dans les images  qui révèlent un érotisme qu’elle croyait emprunt de féminité.  Esthétisme retrouvé quand elle était jeune.

    Souvenir d’une retraite provisoire dans un monastère. Image colorée de robes blanches dans l’herbe verte  autour d’un repas dans une campagne paisible.

    Des sourires de dominicaines et même des éclats de rire sous des arbres en fleurs.

    Elle a perçu  toutes ces images dans cette voix du sud qui lui a fait chaud au cœur.

    Son monde dans des images d’un autre. Des façons et des manières de dire, des mains tendues et se taire, laissant place aux évocations sublimée. Un arbre qui s’est fendu et provoqué les regrets marqués dans le marbre.

    Transparence et si belle lumière à jamais retrouvée.

    Elle affronte depuis des mois un univers qui la ronge. Morte dira-t-elle à toutes les provocations, à tous les désirs exprimés en toute indécence. Elle a perdu sa sensualité et toutes séductions lui semblent des appels à violence. Les « je t’aime » sont autant de blessures infligées.

     Elle cherche son chemin  bordé de roses et d’orties et la tentation est grande de retrouver son paradis blanc  où une échelle sera peut-être son seul espoir d’une ultime image du temps qui s’arrête.

  • En trois dimensions

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    Rappel à la loi lui a-t-on dit. Loi du temps dictée. Mots érigés selon des procédures. Elle entendra « pro c’est dur »  « procès dure hier » malgré son temps qui se décline dans la poésie qu’elle se construit, hors temps.

    Trois ans. Temps défini dans le temps et dans l’essence révélée au travers de trois symboliques en écho. Parole, conscience et nature.

    Sagesse, courage et désirs.

    Trisection de l’angle, tiers exclu ou la  proposition est vraie ou fausse.

    Démonstration de promesses par l’absurde ou elle a supposé le vrai, hypothèse induisant la contradiction pour lui révéler qu’elle était fausse.

    Il n’y a que trois évènements dans son réel,  naître-vivre et mourir.  Trois assertions. Ne pas se sentir naître, souffrir à mourir, et oublier de vivre.

    Trois pointes aussi : celle de la plume, de l’arme, et de la langue. Elle s’arrête dans son temps. Aucune prise dans ce réel qui la frappe en pleine face. Ses mains rythment ses tremblements qui déferlent sur son impuissance à trouver réponse aux mots d’une tierce personne extérieure et de droit l’excluant de son toi. Son toit à soie dira une autre  tierce qui a entamé, sans toi ni loi,  un temps, son temps à soi détruisant malgré elle, ses ailes, son elle,  pour une elle, amputée de tous sentiments ré –elles, celle qui, détruite, détruira en retour. Celle, qui lui avait dit être handicapée des sentiments. Celle qui n’embrasse pas comme les vendeuses de désirs, clandestines d’un toit de fortune  lequel voilant l’indécence des jeux de maître, seules détentrices des règles d’un instant comptabilisé par les quelques fantasmes libérant des frustrations.

     Réveil difficile. Elle n’entend plus celle qui la veille ou ne veut plus l’entendre. Elle va s’endormir et l’attendre.

    Elle viendra, ne comptant pas la distance, lui offrant malgré ses maux, ses mots, justes et bienveillants, son partage.

    Elle sera là pour lui éviter un voyage en solitaire, sa plus grande preuve qu’elle est là, pour  lui faire oublier un « où es-tu » sans réponse et sans écho depuis si longtemps. Elle l’attend et elle est là. Le port déserté….interruption le temps d’un nouveau face à face qui ne lui a pas fait peur. Elles  se sont reconnues. Dans l’élégance de leurs gestes dans ce lieu anonyme qui allait les rapprocher contre vents et marées. Un décor qu’elle voulait lui offrir avec les encens du réel qui devait lui rappeler qu’un voyage programmé ne peut se faire qu’avec les odeurs de la mer et les embruns de ses craintes qu’elle lui  a suscitées malgré elles. Elle a dû lui promettre qu’elle l’attendrait comme ultime promesse, ultime attente pour un voyage remis à un autre temps.

  • Trompe l'oeil

     

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    Procédure.  Procédurière. Toujours et encore. Retour à la lettre pour une lettre comme seul accueil, comme unique fil en diagonal. Mot interposé pour un temps qui s’est arrêté dans une durée où les aiguilles s’affichent en toute indécence au chiffre 3. Trio pour un impossible duo qui s’est joué en solitaire.

    Avocat pour d’autres liens, pour un tableau où le symbole lui a toujours révélé un trio douloureux. L’aveugle, l’infirme et le lépreux, les trois qui la symbolisent. Celle qui n’a rien vu qui s’est arrêtée dans son temps. Celle exclue et bafouée. Trompée et soutenue pour quelques mouchoirs de papier froissés et jetés. Parole contradictoire. Créer le lien et le rompre aussitôt.

    Se retirer de ce monde, espoir qui l’attache paradoxalement au vivant. Se retirer avec celle qui s’accroche à ses larmes et les partage comme ultime désespoir. Elle a peur de la perdre comme elle craint de se perdre. Elle ne se retirera pas sans elle.  Comme deux rescapées  dans un face à face douloureux elles regardent le naufrage en toute lucidité. Leurs bleus à l’âme sont d’un autre temps quand les procédures se comptent en images fiduciaires.

  • Lady section

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    Elle a  quitté la chambre pour se rapprocher de la cheminée. 1369288186.jpg

    Un froid intérieur mêlé d'une vigilance étrange l'a habité un temps, le temps  du souvenir de cette femme radiologue au badge provoquant attaché à sa blouse : "Lady Section" s’est-elle dit. Dissection.

    Elle lui  a peut-être dit « section » ou l’a-telle perçu dans ce regard inquisiteur et froid ou dans ces mains s’attardant en toute indécence à une partie de son corps livré.

    Jeu de mots, jeu de main , de mauvais goût au fond de sa gorge. Goût amer, chaleur d'un glaçon dans cette consultation. Début dans des profondeurs obscures.

    Impression de toucher le fond pas encore le fonds pense-t-elle. Elle ne peut que "remonter", un brin en surface à la surface d’une communication apaisante.

    Elle attendra ce temps pour quelques forces encore à entendre les mots qu’elle déchiffrera que pour calmer ses craintes.

  • Garde à vue, garde à vie

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    1914250635.jpg« La jouer fine ». Elle entend en tournant les pages d’un livre ouvert et posé sur ses genoux, ces mots, ses mots autrefois prononcés dans un dos à dos en toute clandestinité, pour un face à face qui n’a pas son mot, son mot à dire en toute transparence.

    Un jeu sans rôle partagé. Un jeu sans règle du jeu dans un temps en diagonale, un temps dans un  décor décalé à la fois, forêt, ou hôtel comme dans le roman de Duras « détruire dit-elle ».

    Roman qu’elle a retrouvé et qui ne l’a pas quitté le temps des pensées du moment, dans la puissance révélée :

    « La jouer fine » sans regarder les mains qui tremblent de celle qui n’a que les jeux de mots comme unique défense, comme unique partage et  qui allait découvrir, les stratégies, cartes sur table,  de celle, menant le jeu dans sa puissance destructrice.

    Un temps partagé, malgré elle, durant cette longue partie pour un jeu construit dans un décor dont la luminosité l’a d’abord éblouie, pour au fil du temps, l’aveuglée totalement, la plongeant dans une obscurité totale. La compassion est absente dans le jeu. Une  seule gagnante et une seule, le fin stratège révélé par son jeu. Le « je » sans « toi » se déclinant sans personne dans une relation miroir  confuse et unique qui l’a rongée de l’intérieur. Douleur insidieuse pour un oubli trouvé dans le sommeil. Garde à vue garde à vie avec sa part d’humanité et son esprit justicier. Celui que d’autres n’ont pas eu, ou qui n’ont pas cru à la plainte exprimant toutes les douleurs qui peuvent arrêter le temps, temps d’une vie dans un autre présent.

  • Des promesses d'autrefois

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    Truffaut a accroché son esprit par la femme d’à côté gravant les souvenirs des âmes perdues d’un temps par les dernières paroles prononcées, sur un lieu imaginaire, les quelques mots « ni sans toi, ni avec toi » en écho à son temps.

    Elle lui a  exprimé ses mots, autrefois,  dans un autre temps, un autre réel,  comme autant de signes du passé pour vaincre le temps qui passe, pour un présent peuplé de doutes à vivre avec l’oubli.

    Oubli des promesses défuntes  qu’elle ne peut plus  fredonner qui résonnent comme  d’ultimes signes de stratégies destructrices. Elle se reproche  d’avoir approché en toute innocence, l’irréparable, projetée,  dans un avenir sans lendemain,  précipitation dans une fin  préméditée, dans un jeu déferlant les vagues de violence.

    N’a-t-elle pas voulu trop souvent  effacer les douleurs et lui offrir le pardon comme les promesses d’autrefois ?

    Bleus à son âme, stigmates d’un amour sans  mesure  au rythme des blessures infligées comme des cris s’échouant sur les rives d’une histoire chavirée.

    Inspiratrice croyait-elle, d’un  partage intime dans une recherche vaine , d’une petite église romane cherchée désespérément sans jamais la trouver. Seules traces, des restes à ses pieds, ruines indécentes comme ses armes, petites pierres témoins, posées prématurément,  pierres d’une construction refuge. Gravats informes pense-t-elle.

    La petite étoile, lumière de ses espoirs est éteinte.

    Elle marche sur un chemin sans temps, ponctué par des refrains d’une chanson sans interprète. Elle se réinvente un monde pour apaiser ses peurs. Monde parallèle, décalé,  virtualité des émotions pour un autre lieu, d’autres partages, d’autres regards tournés vers d’autres ports sans tempête et sans horizon.

    Son urgence vitale n’a pas son même écho. Décalage dans le temps. Images déchirées, mots brûlés de sa mémoire pour arrêter le temps. Ce temps sans aiguille et sans cadran qui rythme les battements diffus d’un cœur qui a perdu sa fougue au fil de tant de maux tracés à l’encre bleue.

    Elle sera autre et peut-être à jamais disparue ou anesthésiée de toute sensation. Amputation sensorielle.

    Elle poursuivra après une plus ou moins longue interruption, à coucher ses mots, lien virtuel avec son elle qui lui  a promis  aucune vie parallèle intime sans y croire..  Son intime est désormais ailleurs à la mesure des promesses non tenues.

    Combien de jours a-t-elle attendus  les dernières traces de ses promesses, les dernières pierres portées comme preuve de son amour ? Combien de temps à se perdre ?

    Attendre le jour "dune"  renaissance comme preuve de son ailleurs, d’un regard porté vers un autre chemin qu’elle voudrait salutaire. Regard solitaire. Gauchère se dit-elle à présent pour elle-même.

     

  • Elle veille

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    ID masqué lui indique son téléphone. Elle entendra « idée masquée » pourtant  celle, sans fard et  sans masque  qui la  respecte, tête dans les étoiles et attachée au réel.

    Un réel partagé,  regard tourné vers un ciel exploré, explorant le sens pour elle et pour les autres.

    Présente, elle qui s’est retirée du monde, observatrice attentive qui scrute avec toute sa lucidité celle qui pourrait trébucher.

    Elle veille. Sans fausse note, sans faux semblant dans la délicate sphère inventée.

    Elle la veille sans arrière pensées. Apaisement.

    Longue quête qui ne se joue pas sur un plateau- Plateau de jeu- Aucune stratégie- Pas d’échec et mat- Pas de diagonale de fou- Chacune dans un réel partagé.

    Pas de crainte à son égard en cette veille de 7 avril. 

    Regrets. Un autre temps dans l’oubli. Pas de toit mais aucune entrave à son toi, en toute franchise. Debout. Chacune en face d’elle-même pour un face à  face avec chacune.  Pas de duel.

    Un duo en toute simplicité. Les mots justes, dans toute la force à exprimer un réel vécu en solitaires.

    Vécu du présent comme du passé qui se décline en toute quiétude par les mots compris par chacune.

    Merci à toi.

  • Indécence

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    Indécence.  Un des sens pense-telle. Un de ses sens, sens aux mots, mauvais sens qu’elle a pris se fourvoyant en  virtuelle  pour un voile protecteur à l’indécence. Au sens décalé dans une communication détournée.

    Les mots justes lui a-t-on dit ? En toute équité dans le bon sens. Un sens qu’elle a pris  pourtant malgré elle,  pour la faire trébucher.

    Un des sens  pris en toute innocence qui a froissé ses ailes, son elle dans des elles pour un envol impossible, forcé, avec son impuissance déclarée à la résistance.

     Duras qui aurait dû l’éclairer  dans son « détruire dit-elle » dans le sens des mots offerts dans l’absence  pour un décor vide de sens, un temps. Son temps dans un autre lieu, autre décor sans violence et  qui a pris le sens vécu dans le présent pour tous les maux retenus, pour des paroles étouffées par des mots glissés, lien sublimé dans une construction illusoire.

     Elle a tué en elle sa vertu, son toi. Détruit son toit que pour mieux tuer son toi, son nid par tant de reniements que de fausses paroles,  partant de fondements du vide. Vide à combler. Vider en partant. Un oiseau rescapé privé de ses ailes rognées.

    Rancune malgré l’oubli. Oubli, attaché sans oublier, ce qu’il a généré : un attachement aux maux déferlant en toute indécence dans le parfait  sens qu’elle en a donné dans la destruction opérée.

    Elle lui en veut, tant, de cette perte de temps. Perte et destruction où seuls les mots défunts de Duras graveront sa mémoire. Elle ose encore y croire, son toi retrouvé.

  • Détruire dit-elle.

    1240478934.jpg Détruire dit-elle. Un roman de Duras lui revient à l’esprit. Elle l’avait oublié, ou croyait l’avoir perdu sur le chemin  qu’elle s’était tracé, avant, avant d’entreprendre une marche « moderato cantabile,  insidieuse, pour les traces laissées sur son passage.

     

    Elle le reprend de mémoire dans son nouveau temps, dans  l’intervalle des deux mesures du temps, dans un décor où déferle une musique qui pourrait être  une fugue.  Entre vérité et mensonge, peur et tremblement,  par un glissement, un décalage, dans les mots ou dans l’image révélée, elle  est entrée. Univers de folie, dérèglement du temps, de l’esprit qui chavire. Elle se reprend.

     

    Le reprendre et le lire ce serait  se retrouver dans les mots qui ont  brillé,  dans un ciel vide, et qui  n’éclairent pas. Se retrouver dans sa vie d’avant. Détruire voulait-elle, élément du décor trouvé vide parce que ravagé par l’absence de combler ce vide, où rien  n’y était défini-  Aucun lieu ,sinon une construction d’écriture sur fond fascinant de l’absence, aucune présence ou à venir, défunte avant l’heure pouvant rappeler le réel.

     

    Mise en scène sur fond d’absence où les mots sont des semblants, des résidus de langage, des imitations de pensées, des simulations d’être ou ne pas être. Le néant.

     

    Oubli qui ne suppose rien d’oublié détaché de toute mémoire. Aucune certitude. Eclat de rire discret, une parole sans parole, seul un mot qu’elle entend :« détruire » Mot étranger qui s’est imprégnée  au fil du temps de lucidité.

     

    Mot  venu,  du plus loin, dans une promiscuité indécente, par l’immense rumeur de la musique détruite, peut-être trompeusement comme le commencement d’une fin .

     

    Disparaît ici, apparaît ici, sans pouvoir décider entre apparition et disparition, ni décider entre la peur et l’espérance, le désir et la mort.

     

  • Paranoïa

    1417319600.jpg Combler le vide intérieur.

     

    La porte de l’analyste s’est refermée. Plus de clé. Elle a emporté  les doubles, telle une  clandestine dérobant ses  mensonges, ses indifférences aux violences infligées. Elle a emporté  ses détournements et ses renoncements.

     

    Elle s’est lassée à poursuivre sa proie,  objet ustensile, maltraité, et pourtant fidèle fanatique un temps,  impuissante aliénée face aux violences destructrices.

     

    L’affectif a fait défaut dans une proximité trop grande. agressions et soumission à ce qu’elle redoute, elle-même le plus, son propre anéantissement.

     

    Jouissance dans ce qu’elle puise de l’autre. Amour en miroir pour parvenir à ses fins- ses faims. -Etouffement-  Mise à disposition pour vider de toutes substances cette autre et se détourner face au vide opéré.

     

    Se détourner de son propre vide.

     

    Elle lui a tout pris mais ne doit rien à personne.

     

    Pas de compassion. Aucune conscience de la souffrance infligée. Projection sur l’autre à la manière du double spéculaire.

     

    Fascination destructrice et ravageuse. Stratégie adaptive de survie.

     

    Vide intérieur à combler. Besoin de chair et de substance de l’autre pour se remplir.

     

    Conscience confuse des limites entre le moi et le non moi.

     

    Introjection de l’autre. Construction d’un soi masquant ses faiblesses  en dérobant à l’autre, son existence.

     

     Elle poursuivra son chemin, perverse , délaissant son objet méprisé  pour une autre, pour d’autres substances à prélever sans aucun scrupule.

     

  • Un toi sans loi ni toit

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    Noir et blanc comme ces machines infernales,  plus colorées  au fil du temps, et construites au gré de ses inspirations.

    Monologue propice pour dérouler le temps et cette histoire sans lendemain.

    Absence regrettée dans un autre temps  et désirée dans son nouveau présent.

    Absence pour un ultime voyage loin  des naufrages er dérives meurtrières.

    Plaisir retrouvé dans les mots glissés comme une construction avenir.

    A venir pensera-t-elle.

    Un jour  peut-être, elle  peut y croire. Elle savoure  ce nouveau présent dans des moments d’apaisement pour de  futurs éclats de rire qui ne voleront plus en éclat.

    Son intimité partagée dans des lieux de fortune lui reviennent à l’esprit. Sans toit ni loi.

    Un toi sans loi. Espoir qui peuple un réel de soi, dans soi et sans soie. Espoir qu’elle saisit sans retenue à pleine main, dans un silence salutaire, seule face à elle-même.

    Quand elle a ouvert le roman d’A. N, journal d’hirondelle elle l’a lu d’une traite.

    Décor connu pour le vivre de si près.

    Ne s’est-elle pas réveillée un matin sans rien savoir de ce qu’elle était, juste une obscurité pour s’interroger, en un temps court, sur son identité.

    Privilège d’une amnésie, liberté à l’éveil de se réinventer, de se propulser dans un autre réel de son vivant et pourtant avec une peur de ne pouvoir s’en échapper qu’un instant.

    Elle se souvient des matins à s’inventer un possible pour cacher ses douleurs qui s’imprégnaient sous sa peau à lui faire renoncer à toutes sensations de plaisir à tout accord harmonieux. Eric Sati l’accompagnait, solitaire comme une anesthésie du vivant, de son vivant devenu mort.

    Elle  a relu, tel un   naufragé sur un radeau de fortune,  les  derniers mots écrits, mots détournés  de celles qui les avaient  inspirées, autrefois, clandestine.  Seule, une image  désormais lointaine et froissée  se dessine, esquisse inachevée et désordonnée révélant les promesses et les impostures déclarées.  

    Ses lectures, ses inspirations font écho dans une pièce habitée par des variances mélodieuses.. Une musique de fond mais une musique qui du plus profond d’elle-même s’incruste pour rompre cette anesthésie sensorielle éprouvée.

    Elle s’offre dans un partage virtuel un nouveau paysage.

    Arrêt sur image dans cette ville anonyme. S’imaginer parcourir un chemin plus glorieux.