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Pour quelques mots dérivés au gré du vent

 

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Vous ne savez donc pas cette joie que vous m'aviez mis au cœur ? N'avez vous donc pas compris cette grande liberté que vous avez fait naître ? Et tous ces mots choisis, offerts comme un présent délicat et rare ? Et la force d'une étreinte furtive mais si douce ? Et la puissance de cet abandon ? Le charme de la poésie, l'échange de ces multiples sensations, le goût de la peau cette empreinte gardée comme un secret auquel on se ressource... Elle écrit pour transformer les petits chagrins en bonheur... C'est tout ce qu'il lui reste... Vivre les hasards, les  détours, les sourires enfin...Et peut-être, pense-t-elle, poursuivre son désir de provoquer les mots qu’elle lui suggère, telle une séductrice voluptueuse, ensorceleuse divine. Vivre et ne pas lui donner de regrets, vivre et l’éloigner de l’obscurité. Vivre et lui offrir un petit espace de lumière, d’audace et d’insouciance. Vivre sans avoir à préciser les choses au risque de les voir disparaître. C’est ce qu’elle voudrait lui garantir avec toute la douceur qu’elle est capable de lui exprimer sans fougue ravageuse,  avec une certaine retenue. Et…. s’en aller. Partir dans un sommeil réparateur. La nuit, démon de ses rêves a levé ses secrets et le petit matin a jeté innocemment sa lumière blanche de l’hiver laissant son corps épuisé vibrant comme l’orage. Son esprit est vide, les rues désertes et son regard se voile comme épuisé d’avoir trop cherché, elle ne sait plus quoi,  d’ailleurs. Elle sent venir en elle le désespoir de l’âme qui souffre de ne pouvoir trouver refuge, un refuge apaisant. Apollinaire  à cet instant précis ne peut lui venir en aide. Un jour viendra, couleur d’orange , un jour d’épaule nue…Les poètes sont ses frères lumineux et lamentables. Chevaliers des mots qui chevauchent les contrées imaginaires, ils lui offrent, aux aurores désolées, des lunes d’or lointaines…Ils sont les trésors enfouis de sa solitude, ils sont les joyaux dont se parent son âme.  Elle se surprend à  douter de son étrange voyage et les mots s’assombrissent et s’entremêlent dans les fils d’or, fils barbelés de sa mémoire qui défaille. Elle n’ose rêver ses bras, ses caresses timides, ses étreintes féminines, le rythme de son corps sous l’emprise des désirs et pourtant c’est ce qui lui fait continuer son chemin de traverse sans juge ni témoin, sans regard et sans voix. Elle se surprend aussi à vouloir interrompre sa longue marche pourtant tant désirée. Impatience devant le temps qu’elle ne peut plus remonter. Arrêter le temps pour quelque temps. Pour quelques mots dérivés au gré du vent qui la fait chavirer. Dérive inéluctable qui réchauffe ses nuits et ses jours aussi.

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