C’est ce qu’elle pense à ce moment là.
-Te souviens-tu étrangère la Méditerranée se refermant devant tes yeux et se rouvrant dans le mystère de l’aube qui se lève ?entend-elle.
Elle ne supporte plus cet appel qui résonne au fond d’elle-même.
Une main, celle d’une petite fille vient de s’accrocher et lui réchauffer le corps tout entier. C’est sa petite fille qui la regarde.
- Maman on s’en va. ?
- On rentre mon amour . On rentre.
Elle ne peut se presser. La fatigue ou le poids des souvenirs toujours aussi douloureux pense-t-elle. Elle s’arrête, les yeux encore fermés et les ouvre pour s’attarder sur les cheveux bouclés de sa fille. Ces cheveux qu’elle a toujours aimé caresser . Tremblent-elle encore ? Son amour ne l’a pas remarqué où se tait pour respecter son silence.Le vent s’est levé et lui frappe le visage. La sensation est bonne. L’ivresse peut-être où quelque chose du même ordre.
Demain elle reviendra, c’était sûre. Marion jouera encore sur les épaves échouées à se raconter, à se construire les châteaux de sable dont la fragilité a encombré si souvent sa mère.