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Douceur prononcée

Elle n’a pas pris conscience qu’elle avait interrompu sa marche folle et sans issue. Interruption volontaire du temps qu’il lui reste pour parcourir des images voilées qui se fanent. Papier jauni légèrement vieilli qui s’envole au gré du vent qui se lève. Il y a comme un blanc dans sa vie, comme une absence encore suspendue au temps qui s’écoule doucement. C’est son secret blanc et bleu comme les merveilleux nuages qui passent. Elle pense aux innombrables avions qui se sont posés et à tous ceux qui s’envolent. Sa vie se regarde dans ce curieux miroir, elle s’épie, s’interroge, s’émeut et se trouble. Tout est gravé en elle, empreinte d’une belle écriture cachée, enfouie dans sa mémoire. Tout le monde l’ignore mais elle est si présente. Cette histoire qu’elle retrace s’avance, s’épaissit, se concrétise. Il y a comme du noir dans sa vie, noir comme le doute. Si on ne doute plus, pense-t-elle, alors on ne progresse plus…C’est parce que nous avons en nous le sens du tragique de la vie que le manque et le vide sont les seules choses qui nous font progresser. Il y a comme du rouge dans sa vie. Rouge comme l’amour, force insoupçonnée du désir qui vient du manque si petit soit-il. Couleur d’une poésie intime, couleur des baisers cueillis avec délices, dérobés devant la porte fermée. Rougeur des joues qui se colorent, infinie douceur, sensualité de cette féminité si précieuse, si délicate toujours.

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