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Gauchère disait-elle?

Elle se laisse à penser la fin de son étrange égarement dont elle est seule à percevoir ses mystères. Elle cherche de son regard sans entrave la flamme d’un visage dont le secret pourrait lui inspirer confiance. Elle caresse du bout de son esprit la couverture imaginaire d’un livre qui se referme , retient les quelques larmes vagabondes et d’un geste imprégné de douceur, effleure un corps sorti d’un grand voyage. Un corps. Celui d’une femme. Celle qui se disait gauchère et qu’elle ne peut croire. Celle qui a fait vibrer son corps dans la tourmente enflammée. Celle qui lui reste intacte. Seules de petites marques du temps se sont glissées insidieusement, sans un bruit dans le silence . Celle dont elle a puisé tant de douceur, tant de chaleur et qui recherche la muse dans l’encre de ses yeux.   Son regard se fixe. Ses yeux traduisent toute la fragilité qui est en elle, ils ont perdu un peu de leurs tourments, juste le temps de quelques secondes, le temps des mots qu’elle lui prononce et qui l’invite à se pencher, plus près sur sa raison d’être, du moment.

Navegar e preciso

Viver nao e preciso Ces vers de Fernando Pessoa lui viennent à l’esprit: Il est nécessaire de naviguer

Il n’est pas nécessaire de vivre…

Mais elle ne peut l’entendre, sa quête est trop grande. Elle ne peut plus attendre, attendre quoi au juste. Attendre encore . Les mots qu’elle n’a pu prononcer, les guerres qu’elle n’a pu affronter, les combats sans adversaires déclarés, les heures froides à appeler, à provoquer les jeux cruels et solitaires ou  à reconstruire les châteaux ébranlés. Et pourtant.

Elle ne regrette rien. Rien qui ne l’a ferait rougir lui avait-elle dit.

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